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Vie syndicale
La colère des anciens exploitants

Le 25 septembre dernier, la section départementale a tenu son assemblée générale au Casino d'Evaux-les-Bains. Elle a à cette occasion accueilli Claude Berger, le président national.

Après Bénévent et son musée de la scénovision en 2008, c'est dans le cadre agréable du Casino d'Evaux-les-Bains que la section des Anciens exploitants de la Creuse (SDAE) a tenu à organiser son assemblée générale annuelle, présidée par Willy Snakkers, président départemental.

En présence de Claude Berger, président de la section nationale des Anciens exploitants, de Philippe Monteil, président de la FDSEA, et de Raymond Baynaud, Président de la SDAE 87, les adhérents présents ont pu débattre des sujets qui les préoccupent et notamment des retraites. Après avoir retracé l'activité de la section départementale des Anciens exploitants, Mme Bachelart du conseil général a présenté le fonctionnement de l'Allocation personnalisée d'autonomie, sujet pour lequel les participants ont manifesté un grand intérêt. Le débat s'est ensuite ouvert sur les retraites, et la MSA, représentée par sa directrice adjointe, Mme Guegaden-Moreau, Mme Rougerie du Service prestations vieillesse et Mme Chazette, élue, s'est vue interpellée à plusieurs reprises par les invités et les adhérents. Face à la faiblesse des retraites et aux diverses annonces qui ne font, au final, chaque fois que creuser l'écart entre les retraites et le seuil de pauvreté, les participants ont manifesté leur colère, leur désarroi mais aussi leur déception avec vigueur et parfois avec humour. Sans toutefois jamais renoncer, la SDAE a réaffirmé ces revendications et demandé au national son soutien notamment en matière d'évolution du plafond de revenu fiscal de référence.

Concernant les points de reversion RCO aux veufs et veuves, Claude Berger a indiqué que la mesure ne s'appliquera qu'à partir du 1er janvier 2010 et d'inviter chacun « à tenir jusque là ! » pour son conjoint. Raymond Baynaud a, pour sa part, insisté sur la nécessité de faire augmenter le plafond du revenu fiscal de référence à 20 000 euros pour 2 parts. Avec des retraites mensuelles de 750 euros, en dessous du minimum vieillesse, on paie des taxes. « On taxe les pauvres en France ! », a-t-il jeté comme un cri d'alarme.

Intervention de Roger Jeanrot, Secrétaire général adjoint de la SDAE 23

A chacun sa devise !

Hier, pour notre Président, c'était « Travailler plus pour gagner plus ! ». Aujourd'hui, pour nous, c'est « Gagner plus pour toucher moins ». Comment avons-nous pu en arriver là ?

D'abord, on n'a pas eu de chance. Chaque fois que notre cas allait venir à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, il s'est trouvé un désastre pour détourner l'attention et devenir prioritaire pour l'attribution des fonds publics. Souvenez-vous : Vaison-La-Romaine et les premières inondations, la grande tempête et ses conséquences, la grippe du poulet puis celle du cochon. Et combien d'autres !

Résultat, on a toujours eu la même réponse à nos revendications. Comment voulez-vous que l'on vous augmente, il n'y a plus d'argent dans les caisses de l'Etat ! On nous donnait alors une sucette, un euro ou deux, pour bien montrer qu'on mettait de la bonne volonté.

Pour l'argent, voyez-vous, c'est un peu comme pour les champignons. Il y a ceux qui n'en trouvent jamais, et ceux qui connaissent les bons coins. Quand la crise est venue, la lune était sans doute favorable et la météo aussi, on a trouvé 126 milliards d'un coup. Quelle aubaine ! Bien entendu, on a d'abord pensé aux plus démunis : à ces banquiers qui, par inadvertance, ont dilapidé les maigres économies que nous leur avions confiées. Q'en est-il advenu, on ne sait pas ! Les ont-ils réellement perdues de vue ou simplement égarées au fond de leurs poches ? Mystère !

Je ne critique pas nos dirigeants. Aider son prochain est un acte méritoire. Le regretté Coluche avait commencé à sa façon, mais, sans doute par manque d'expérience ou de réflexion, il n'avait pas pensé aux banquiers. Cette lacune est maintenant réparée, au grand soulagement des traders, habitués à empocher chaque jour des milliers d'euros, et qui ont bien failli se retrouver au chômage. Aux dernières nouvelles, ils vont bien, tout est rentré dans l'ordre. Ça a même tellement bien marché qu'ils sont capables de recommencer à la première occasion.

Dans le même temps, les retraités agricoles n'ont pas été oubliés. Ils ont, non seulement continué à percevoir leur gratification symbolique, mais elle a été agrémentée de prélèvements nouveaux qui ne cessent de se multiplier : CSG, RDS, taxe d'habitation, parfois redevance audiovisuelle, et sans doute, bientôt, taxe carbone et, pourquoi pas, contribution au RSA.

De tous temps, l'Etat a su reprendre d'une main ce qu'il donnait de l'autre. Cette fois, il se surpasse puisque, dans la plupart des cas, il reprend plus qu'il n'a donné. Voilà où nous en sommes et il n'y aucune raison pour que ça change. Au moins dans l'immédiat, car en 2012, il y aura des élections présidentielles. Et comme les retraités agricoles au-dessous du seuil de pauvreté seront encore nombreux à voter, nous pourrons entendre à nouveau, de la part des candidats, la rengaine éternelle et solennelle. (Deux points, ouvrez les guillemets) « Les retraités agricoles qui ont contribué à la grandeur de notre pays ont droit à une retraite décente égale à celle des autres travailleurs ». (Point, fermez les guillemets).

Bien entendu, il sera également question de la femme qui reste un être inférieur, à la retraite comme en activité, en agriculture comme dans une entreprise. A mon avis, pour la parité, ce ne sera pas demain la veille. On en reparlera tous les 5 ans. En 2012, 2017, 2022, et ainsi de suite… Je l'ai dit en commençant : A chacun sa devise ! Celle de la France, c'est « Liberté, égalité, fraternité ».

Monsieur le Président de la République, je vous le demande très respectueusement : si vous pouviez faire supprimer le mot « égalité ». Il n'a plus sa place dans notre devise nationale !

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