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Une PAC qui fait réagir

© HC

Pour son 75e anniversaire, la FDSEA de la Creuse a tenu son congrès départemental à Guéret autour du thème « la réforme de la PAC : quel avenir pour notre territoire ? »
Une thématique au centre des débats actuels et qui a suscité de nombreuses interrogations et d’inquiétudes au regard des dernières décisions gouvernementales.
Mais avant d’aborder ce sujet de fond, le président Christian Arvis avait réuni à huis clos son conseil d’administration le matin même du congrès, en abordant de nombreux sujets d’actualité. Plan stratégique national, zones vulnérables, problématiques des étangs, Group’Achat 23 avec la campagne « paille », autant de sujets que les membres du conseil ont eus à débattre et à entériner.
C’est en présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Madame la Préfète de la Creuse Virginie Darpheuille, la présidente du Conseil Départemental Valérie Simonet, le président de la Chambre d’Agriculture Pascal Lerousseau et le nouveau président des JA Thomas Saby, que Christian Arvis recevait pour la circonstance, le président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine Cédric Tranquard, ainsi que Bertrand Dumas économiste à la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine pour aborder le grand dossier du jour sur les nouveaux enjeux de la réforme de la PAC. La seule absence remarquée était celle du député Jean-Baptiste Moreau.
Dans son intervention d’ouverture, le président Christian Arvis n’a pas manqué de rappeler les temps forts syndicaux de la fédération durant l’année 2020, empreint de nombreuses actions syndicales, « des actions qui ont été la conséquence d’une crise agricole sans précédent et qui n’en finit pas. On laisse à l’abandon notre élevage et tout le travail accompli par les éleveurs sans la moindre considération. La loi Egalim qui devait tenir compte de nos coûts de production a perdu une grande partie de son sens, car rien n’est encore fait. On n’y croit plus ! pas plus qu’aux politiques nationales », résume le président de la FDSEA.
Malgré la récente visite du Premier Ministre Jean Castex et du ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, la loi Egalim reste encore vide. De plus, malgré l’annonce d’une enveloppe de 60 millions d’euros pour les éleveurs rien n’est encore acté souligne Christian Arvis, « nous attendons encore des réponses, Madame la Préfète, sur les critères d’attribution ! ».
« On oppose souvent les productions entre elles, le secteur végétal au secteur animal, mais faut-il encore que les équilibres soient respectés de part et d’autre, mais la nouvelle réforme de la PAC ne prend pas le bon sens… » estime le président Christian Arvis.
Sur les zones vulnérables, la FDSEA, la Chambre d’Agriculture et les JA défendent ce dossier à bras-le-corps avec le concours de la DDT et de son directeur Pierre Schwartz. « De 80 communes classées dans du département, nous avons pu baisser ce nombre à 52 communes et à 20 aujourd’hui, mais il faut encore travailler pour supprimer les dernières communes restantes. Arrêtons de penser que seule l’agriculture est responsable de toutes les pollutions », s’est exclamé Christian Arvis. Une pétition a été mise en ligne à ce sujet par les organisations agricoles.
Toujours autour de cette même problématique de l’eau, la FDSEA reste fermement opposée aux nouvelles mises aux normes des étangs. « Aujourd’hui, on observe une véritable volonté de vouloir effacer les étangs creusois par certains pro-environnementalistes. Certains maires vont même jusqu’à demander aux agriculteurs de créer des réserves d’eau à moins de 200 m de leurs bâtiments, « nous sommes dans un paradoxe total, on ne peut pas nous demander d’effacer des étangs et dans le même temps créer des points d’eau pied de chaque bâtiment… » fustige Christian Arvis.
En s’adressant à Madame la Préfète, le président de la FDSEA n’a pas manqué de lui rappeler également deux éléments importants : d’une part, prendre les dispositions nécessaires pour autoriser le pâturage des jachères et d’autre part, interdire le broyage des pailles pour la prochaine moisson, au regard d’un été qui s’annonce particulièrement sec.
La Présidente du Conseil départemental, Valérie Simonet, a tenu à souligner l’engagement des agriculteurs creusois et leur contribution dans l’économie départementale. « Le Conseil départemental soutient l’agriculture dans son ensemble » a-t-elle souligné, à travers les multiples actions engagées par la collectivité, tout en précisant que dans le contexte actuel, le dossier de la restauration hors domicile, tout comme celui des circuits courts était une priorité. « Avec les productions de qualité que nous avons, nous devons trouver des liens directs avec les consommateurs, mais pour ce faire, nous devons travailler tous ensemble sur l’approvisionnement et la logistique des circuits courts. »
En raison d’un timing serré, la préfète Virginie Darpheuille intervenait à son tour pour souligner les choix stratégiques de l’État dans ses orientations agricoles. Si la notion de revenu agricole restait le sujet de préoccupation majeure du ministre de l’Agriculture, elle restait à l’écoute des organisations professionnelles agricoles pour défendre les positions légitimes des organisations syndicales.
Une réforme en construction
Le thème majeur du congrès était la réforme de la PAC et ses conséquences sur l’élevage creusois, Bertrand Dumas, chargé d’étude en économie prospective de la Chambre Régionale d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine, a déroulé avec brio les pourparlers actuels sur la future réforme de la PAC. Devant un auditoire très attentif, il a exposé les différents scénarios possibles, en l’état actuel des connaissances, sur l’élevage allaitant en particulier.
De manière générale, les perspectives annoncées ne sont guère réjouissantes pour les éleveurs, qui vont voir une partie des aides couplées glisser en faveur du secteur végétal.
Pour les responsables agricoles creusois, « ces orientations vont à l’encontre de l’élevage dont on peut fortement imaginer, une décapitalisation du cheptel creusois et parallèlement une baisse importante du nombre d’éleveurs dans notre région, ces prochaines années », comme le soulignait Pascal Lerousseau, président de la Chambre d’Agriculture. « Même si nous regrettons l’absence du député Moreau, il aurait été très intéressant qu’il puisse participer à ces travaux et s’informer sur les conséquences de cette nouvelle PAC, car le compte n’y est pas ! ».
Malgré la crise de confiance que traverse l’agriculture avec la société, « il n’empêche que cette nouvelle PAC, c’est 15 % de revenu en moins pour les éleveurs, il manque toujours la prise en compte des coûts de production pour les éleveurs dans le cadre des États Généraux de l’Alimentation ».
Même tonalité du côté du nouveau président des JA Thomas Saby, « cette PAC aussi complexe soit elle, ne doit à aucun moment entraver la motivation des jeunes pour entrer dans le métier ».
Pour Cédric Tranquard, le président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, « la crise économique que nous vivons, j’espère qu’elle sera bientôt derrière nous, mais il est vrai que les EGA ne sont pas au rendez-vous et que les décrets d’application ne sont pas encore sortis, malgré la pression permanente de la FNSEA. Mais pour nous, la nouvelle réforme de la PAC doit avant tout s’orienter sur le volet économique, mais malheureusement force est de constater qu’elle est orientée sous l’angle environnemental. La PAC doit aussi avoir ce rôle de transition, tout en préservant le maintien de l’ensemble des productions sur l’ensemble du territoire… »

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