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Une demande de la filière

Cet hiver, le groupement Feder organise des démonstrations d’écornage des veaux sur son territoire. Au-delà des avantages en termes de prévention des accidents, les animaux écornés sont désormais une demande des engraisseurs italiens.

La première étape de l’écornage consiste à bien localiser le “cornillon”. La tondeuse est indispensable.
La première étape de l’écornage consiste à bien localiser le “cornillon”. La tondeuse est indispensable.
© ML

Les avantages des animaux écornés sont connus, notamment en matière de prévention des accidents, tant entre bovins eux-mêmes qu’avec les hommes. Dépourvus de cornes, les animaux seraient globalement plus calmes. Un avantage pour les naisseurs, pour le personnel des centres d’allottement, pour les chauffeurs… L’écornage est aussi apprécié des engraisseurs, car le port de cornes nuirait aux performances dans les ateliers. Les animaux écornés étant plus calmes, les lots réaliseraient de meilleurs GMQ. « La clientèle italienne demande de plus en plus des lots de broutards écornés », selon Éric Forêt de Feder. La coopérative a choisi d’inciter vivement ses adhérents à écorner leurs petits veaux. « En contrepartie, les éleveurs qui ont fait cet effort bénéficieront d’un coup de pouce de 5 euros par broutard écorné », indique le technicien1.

Durcissement de la législation
Si la sélection d’animaux sans cornes offrira à terme la meilleure alternative à l’écornage, les bovins nés génétiquement sans cornes ne sont pas majoritaires pour l’heure. En attendant d’avoir des cheptels ne faisant naître que des animaux sans cornes, la solution passe toujours par une intervention humaine. Il faut également tenir compte du durcissement de la législation qui, depuis le 1er janvier 2007, réglemente l’écornage dans le cadre de la conditionnalité des aides.
Ainsi, « l’écornage sur bovins de plus de quatre semaines d’âge doit être effectué sous anesthésie locale ou générale par un vétérinaire ou une personne qualifiée… », stipule la réglementation. En clair, l’écornage hydraulique ou à la disqueuse des bovins vers l’âge de 2 ou 3 ans est menacé. De l’aveu même des éleveurs, la fin de cette corvée ingrate sera pour la plupart un soulagement. D’autant qu’il existe des méthodes nettement plus douces en pratiquant un écornage des petits veaux dans leurs toutes premières semaines de vie.

Le kit du bon écorneur !
C’est ce dont ont pu s’apercevoir les éleveurs qui se sont rendus à la démonstration assurée par Éric Forêt le 21 janvier dernier à Maltat, chez Olivier Briet. Durant une matinée, ils ont assisté à une séance d’écornage d’un lot de jeunes veaux mâles et femelles. Le technicien avait apporté l’équipement complet nécessaire à ce type d’intervention ainsi que la gamme d’écorneurs commercialisés par Feder.
Dans la réussite de l’opération d’écornage, la préparation et l’organisation du chantier sont aussi importantes que l’acte lui-même, posent d’emblée les techniciens. « Cela passe d’abord par une bonne contention pour prévenir tout risque de blessure aussi bien pour l’animal que pour l’intervenant ».
Il faut une cage de contention spécifique aux petits veaux, « équipée d’un système anti-recul et d’un maintien de la tête de l’animal en position haute ». Outre la cage, l’autre outil indispensable en plus du matériel d’écornage, est une bonne tondeuse. Car la première étape de l’écornage consiste à bien localiser le « cornillon » ou « bourgeon cornual ». Un repérage plus ou moins évident selon les races. La tonte des zones à écorner est aussi un gage de propreté, limitant ainsi les risques de contamination de la future plaie d’écornage.
Trois grandes méthodes d’écornage sont aujourd’hui représentées sur le marché.
L’écornage chimique repose sur le « crayon écorneur » (appelé aussi « crayon caustique ») ou la « pâte à écorner ». Dans les deux cas, il s’agit d’appliquer localement une fine couche de produit (soude caustique) sur le cornillon et sur 3 cm en périphérie. Un acte qui doit impérativement être réalisé avant l’âge de 8 jours. L’écornage chimique est de moins en moins recommandé aux éleveurs car le produit n’est pas sans risque tant pour l’applicateur que pour les animaux eux-mêmes. En outre, l’efficacité n’est pas totale, car le veau – dérangé par des démangeaisons liées à la soude – a tendance à se frotter la tête contre ses congénères, d’où la perte d’une partie du produit.

Préférence pour l’écornage thermique
L’écornage thermique (électrique ou à gaz) est en revanche le plus conseillé. La méthode consiste à cautériser les vaisseaux sanguins alimentant le cornillon. Plus le veau est écorné jeune, plus l’intervention est efficace car les veines sont alors superficielles. « Les écorneurs actuels atteignent quasi instantanément 650 à 700 degrés. À cette température, une application sur le cornillon pendant dix secondes suffit à cautériser les vaisseaux », indiquent les techniciens de Feder. À condition cependant que l’intervention soit réalisée dans les toutes premières semaines de vie ; que le diamètre de l’embout du « cautérisateur » soit adapté et que la cautérisation ait bien affecté la totalité des veines.
Parmi les écorneurs électriques, il existe des appareils munis de têtes chauffantes en céramique et des modèles à résistance en forme d’anneau circulaire. C’est ce dernier type d’écorneur dont Éric Forêt a fait la démonstration le 21 janvier à Maltat. Ces matériels, en forme de pistolet, fonctionnent sur secteur ou sur batterie rechargeable avec une autonomie d’environ 25 veaux écornés.
Quant aux écorneurs à gaz, ils fonctionnent sensiblement sur le même principe que les appareils électriques. Rechargeables, ils ont les mêmes avantages que les écorneurs électriques sans fil.
Quel que soit le type d’écorneur thermique utilisé, l’opération doit toujours se clore par l’application d’un spray désinfectant.

 

1. Le coup de pouce financier de Feder est de 5 euros par animal (broutard et laitonne) écorné (lot entier) sous forme d’une ristourne réalisée sur l’approvisionnement.

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