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Un coût et des pertes importants
Assainissement paratuberculose : les bases d’intervention

L'impact économique que représente la paratuberculose au sein d'un élevage, tant au niveau du caractère inguérissable, entraînant au mieux une non valeur économique, au pire une perte totale des bovins confrontés, que par rapport au coût des analyses, implique que la lutte contre cette pathologie doit être organisée

Les vingt ans de suivi par le GDSCC des plans d'assainissement montrent une durée moyenne de l'assainissement qui se situe entre 7 et 8 ans. 
Deux éléments primordiaux influent fortement sur cette durée : la rapidité de mise en place de l'assainissement après détection d'un animal paratuberculeux (le GDSCC informe chaque éleveur après mise en évidence d'un animal atteint dans ou issu de son élevage) et le respect strict de l'ensemble des mesures.
Les vingt ans de suivi par le GDSCC des plans d'assainissement montrent une durée moyenne de l'assainissement qui se situe entre 7 et 8 ans.
Deux éléments primordiaux influent fortement sur cette durée : la rapidité de mise en place de l'assainissement après détection d'un animal paratuberculeux (le GDSCC informe chaque éleveur après mise en évidence d'un animal atteint dans ou issu de son élevage) et le respect strict de l'ensemble des mesures.
© D.R.

Le plan de lutte dans les élevages à foyer confirmé de paratuberculose clinique s 'appuie sur deux catégories de mesures fondamentales :

- la détection précoce et la réforme la plus rapide possible des bovins excréteurs et de leur dernier descendant,

- la maîtrise sanitaire des risques de contamination au sein de l'effectif.

Détecter et réformer les excréteurs

Les objectifs de la détection et de la réforme des excréteurs sont : - de limiter les risques de contamination du milieu, alors que nous avons à faire à un germe très résistant dans le milieu extérieur et donc d'abaisser le risque de contamination de nouveaux animaux, - d'éliminer le plus précocement possible les animaux qui sont les plus susceptibles de déclencher la phase clinique, le temps qu'ils présentent encore une valeur économique. La fréquence de dépistage est annuelle. Tous les bovins de plus de 24 mois sont testés, sauf dans des cheptels connus très infectés (taux d'excréteurs > à 10 %, clinique observée sur des jeunes ou génisses avant le premier vêlage) où l'on abaissera l'âge minimum à 18 mois. Tout animal présentant un résultat positif sera isolé dès connaissance du résultat et réformé dans un délai le plus court possible (moins de 6 mois), ainsi que son dernier descendant, ce dispositif sera élargi à tous ses descendants dans un cas d'expression clinique. En cas d'effectifs importants, cela implique une conduite isolée et une gestion très suivie du lot des bovins positifs. Il n'existe pas actuellement de méthode analytique permettant de dépister tout animal paratuberculeux. Néanmoins, nous disposons de trois techniques d'analyse, la méthode ELISA, recherchant les anticorps sanguins, la coproculture et la PCR permettant de mettre en évidence le germe sur les matières fécales. Ces deux dernières seront privilégiées, puisqu'elles détectent les excréteurs. Nous vous rappelons qu'un tableau vous précisant les principales caractéristiques des ces trois méthodes figure dans l'article publié le 16 mars 2007. La coproculture reste à ce jour l'analyse la plus utilisée. Le LDA nous tient informés, lors des lectures intermédiaires, de tous les résultats positifs, ce qui nous permet de prévenir rapidement l'éleveur et/ou son vétérinaire.

Maîtriser les risques de contamination au sein de l'effectif grâce à des mesures sanitaires

Ce volet représente le 2ème pôle tout aussi important et qui ne doit en aucun cas être négligé (voir aussi article de la Creuse Agricole du 16 mars 2007). Il comporte les points fondamentaux suivants :

Gestion des fumiers : Le stockage et l'utilisation des fumiers et des déjections demandent une maîtrise au sein de l'élevage. Traitement à part des fumiers provenant d'animaux infectés, d'une façon plus générale, enfouissement des fumiers ou stockage en tas au moins 6 mois, avant l'épandage sur des parcelles destinées à la pâture, notamment par des jeunes de moins d'un an.

Désinfection : Nettoyage et désinfection réguliers des bâtiments d'élevage, notamment ceux accueillant les animaux connus infectés ainsi que ceux hébergeant des jeunes de moins d'un an ou destinés au vêlage s'avèrent primordiaux.

Environnement : Aménager et entretenir des points d'abreuvement de façon à éviter toute souillure par les déjections. Envisager un amendement calcique des sols de façon à rééquilibrer le pH.

Alimentation : Veiller à l'équilibre alimentaire de l'ensemble des catégories d'animaux.

Parasitisme : Un plan de traitement antiparasitaire sera élaboré, notamment vis à vis de la douve et du paramphistome, du fait des conséquences néfastes et directes, que peuvent entraîner ces deux parasites sur l'expression clinique chez les animaux contaminés.

Les introductions seront contrôlées vis à vis de la paratuberculose si le bovin est âgé d'au moins 18 mois par sérologie et PCR. S'il s'agit d'un animal plus jeune, son contrôle sera différé lorsqu'il aura atteint l'âge requis, parallèlement une information sur le statut des cheptels vendeurs sera recherchée grâce à la liste des cheptels bénéficiant de l'apport de garantie conforme au référentiel technique national (cf. l'article de la semaine prochaine) à votre disposition soit sur le site Internet www.gdscc.fr, soit auprès du GDSCC.

Compter 7 à 8 ans pour assainir un cheptel atteint de paratuberculose comme le montrent les vingt ans de suivi du GDSCC

Les données épidémiologiques de chaque élevage permettent de déterminer quatre catégories (paratuberculose dite « d'achat », paratuberculose en début d'évolution, avec taux d'atteinte moyen ou fort). Le programme d'assainissement défini ci-dessus sera adapté dans sa mise en place en fonction de la catégorie. Après vingt ans de mise en place et de suivi des plans de lutte en Creuse par le GDSCC, nous avons pu observer que la durée moyenne de l'assainissement se situe entre 7 et 8 ans. Cette durée moyenne ne présente pas d'évolution significative au cours des années. Deux éléments primordiaux influent fortement sur cette durée : la rapidité de mise en place de l'assainissement après détection d'un animal paratuberculeux (nous informons chaque éleveur après mise en évidence d'un animal atteint dans ou issu de son élevage) et le respect strict de l'ensemble des mesures. Trois séries consécutives de résultats négatifs sur les bovins de plus de 24 mois, sans réforme d'animaux suite à des résultats d'analyses positives depuis deux ans dans l'élevage, aucun animal connu positif présent dans l'élevage, constituent les critères permettant la sortie du plan.

Associer vigilance et constance dans l'action

La réussite du plan d'assainissement en paratuberculose est fonction du respect de chacune des règles. La négligence ou le non respect d'une seule suffit au mieux à l'allongement de la durée du plan, au pire à son échec. N'oubliez pas que la vigilance, la persévérance et la constance dans les actions demeurent les maîtres mots de la réussite d'un assainissement en paratuberculose. N'hésitez pas à prendre contact avec votre vétérinaire et/ou le GDSCC afin d'obtenir de plus amples informations.


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