Aller au contenu principal

Réforme de la PAC
Le front commun Allemagne-France n’est pas si sûr

Vu du côté de Paris, la France et l’Allemagne sont sur la même longueur d’ondes concernant la réforme de la politique agricole commune. Vu de Bruxelles, ce n’est pas si net.

Elena Espinosa, la ministre espagnole de l’environnement et de l’environnement rural et marin a présidé le conseil agricole du 22 février.
Elena Espinosa, la ministre espagnole de l’environnement et de l’environnement rural et marin a présidé le conseil agricole du 22 février.
© D.R.

Des divergences existent, nombreuses, entre pays européens en général et aussi entre la France et l’Allemagne en particulier. Quelles sont les principales lignes de divergence entre pays européens concernant la réforme de la Pac ? C’est ce qu’a voulu savoir l’équipe d’Agra Presse à Bruxelles, qui a interrogé plusieurs sources présentes lors du Conseil agricole du 22 février où la question a été abordée. De fait, le débat du Conseil agricole sur les mesures de gestion des marchés après 2013 a confirmé les divergences entre les Etats membres les plus libéraux et les autres. L’Allemagne ayant tendance à se situer dans le camp des premiers.

 

Orientation vers le marché : nettes divergences

Treize Etats membres - France, Portugal, Lituanie, République tchèque, Slovénie, Finlande, Roumanie, Autriche, Bulgarie, Pologne, Luxembourg, Italie, Chypre - jugent que la PAC, aujourd’hui, est suffisamment orientée vers le marché, tandis que neuf autres - Royaume-Uni, Suède, Allemagne, Estonie, Malte, Slovaquie, Pays-Bas, Lettonie, Danemark - considèrent que cette orientation doit encore être renforcée. Dans ce contexte, la Belgique, la Hongrie, la République tchèque, la Finlande et l’Italie soulignent le désavantage compétitif de la production de l’UE qui obéit à des normes plus élevées que celle des pays tiers. Enfin, la Hongrie, la Lituanie et la Suède se plaignent du faible niveau du soutien direct dans les nouveaux Etats membres comparé aux anciens.

 

Filet de sécurité : quasi-majorité ?

Une quasi-majorité - Hongrie, Malte, Royaume-Uni, Grèce, Pologne, Estonie, Lettonie, France, Portugal, Suède, Bulgarie, Slovaquie, Italie - considère que les instruments actuels de gestion du marché ne constituent pas un filet de sécurité suffisant dans un scénario de volatilité croissante des prix, le Royaume-Uni affirmant de plus que ceux-ci minent la compétitivité.

 

La Belgique, la Finlande et l’Autriche estiment que ces outils doivent être renforcés. Selon la Belgique, la Lituanie, la République tchèque, la Roumanie et l’Irlande, ils doivent être maintenus autant que possible, la République tchèque souhaitant toutefois qu’ils soient clairement limités dans le temps. Six Etats membres - Grèce, Roumanie, Pologne, Pays-Bas, Luxembourg, Irlande - se sont nettement exprimés en faveur de mécanismes d’intervention, le Royaume-Uni étant clairement contre.

 

Le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas sont opposés au maintien des restitutions à l’exportation, tandis que la République tchèque et la Finlande sont d’avis que, si celles-ci sont abolies, elles devraient être compensées par un autre instrument. Pour la Lettonie, ces soutiens à l’exportation pourraient être conservés jusqu’à la conclusion des négociations de l’OMC.

 

Selon plusieurs témoignages, une minorité affirme que les mesures actuelles de gestion du marché assurent un filet de sécurité suffisant. Il s’agit de l’Allemagne (qui reconnaît toutefois la nécessité de les revoir), de la Slovénie (qui juge que leur efficacité devrait être améliorée), de Chypre (dont le point de vue varie selon les secteurs) et du Danemark.

 

Instruments complémentaires : majorité écrasante

Une majorité écrasante d’Etats membres est favorable à l’examen d’outils complémentaires, en plus de ceux fournis aujourd’hui par l’organisation commune des marchés.

 

Les principaux instruments suggérés visent à : renforcer les organisations de producteurs et interprofessionnelles (France, Finlande, Italie, Roumanie, Lettonie, Chypre, Danemark, Suède) ; assurer une meilleure surveillance et une plus grande transparence des prix et du marché (Autriche, Belgique, Grèce, Slovénie, Chypre, Danemark) ; lutter contre la volatilité excessive des prix (Allemagne, Roumanie, Irlande, Chypre) ; instaurer des contrats standardisés entre les producteurs et les distributeurs (Slovénie, Pays-Bas) ; gérer les risques (Roumanie, Luxembourg) ; améliorer le pouvoir de négociation des agriculteurs (Belgique, République tchèque).

 

La Slovénie, la Bulgarie et l’Irlande ont aussi plaidé pour des mesures qui pourraient être adaptées aux situations. Finalement, seul le Royaume-Uni a jugé que des instruments complémentaires n’étaient pas nécessaires.

Les plus lus

Concours de Varennes-sur-Allier : « Un moment convivial et attendu de tous »

Tradition depuis plus de 160 ans, le concours de Varennes-sur-Allier a fait son grand retour du 15 au 17 mars.

Julie Rigal, présidente de Bienvenue à la ferme Cantal, devant le point de vente de la Ferme des fourches, installé dans un ancien sécadou
Qui est la nouvelle présidente de Bienvenue à la Ferme du Cantal ?

Une jeune productrice de viande d’aubrac transformée à Junhac, a pris les rênes de l’association départementale de producteurs…

Un taureau salers défile sur le ring des enchères.
Pourquoi les enchères n'ont pas flambé pour la salers ?

Trente-sept jeunes reproducteurs salers, dont trois du rameau laitier, étaient à vendre mercredi à la station d’évaluation du…

Les quatre Ifas cantaliens unis pour attirer les candidats

La formation d’aide-soignant recrute ses futurs étudiants. Deux réunions d’informations en visio sont proposées.
 

Eleveur au milieu de son troupeau de vacjes.
Ils ont osé la monotraite !

C’est une nouvelle vie professionnelle et familiale qui s’est ouverte pour Rémi Andrieu depuis le 1er janvier 2013 et le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière