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Productions animales
Ovin : lanterne rouge des revenus agricoles en Limousin

Les éleveurs ovins ont les plus bas revenus de la région. Un document insiste sur les aides de la PAC et sur l'amélioration des performances techniques pour améliorer leur situation.

La Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt du Limousin (Draaf) a fait paraître dernièrement le cinquante-troisième numéro d'Agreste Limousin. Intitulé « L'élevage ovin limousin en quête d'un nouvel élan », il expose la situation des éleveurs ovins dans la région.

Dix-sept pour cent des exploitations agricoles sont ovines en Limousin. Cela englobe 400 000 brebis-mères allaitantes, soit le 4e rang national, à égalité avec l'Auvergne. La Creuse compte un peu plus de 100 0000 brebis mères, chiffre en constante baisse depuis une vingtaine d'années, tout comme ceux des cheptels ovins des autres départements. Mais c'est bien en Limousin que « les effectifs de brebis-mères ont diminué le plus vite au cours de cette dernière décennie ». « Le troupeau ovin a perdu près de 300 000 têtes en vingt ans. » Les auteurs du rapport, Pascal Prevot et F. Geay estiment cependant que « les orientations décidées dans le cadre du « bilan de santé » de la PAC sont de nature à restaurer l'attractivité de cet élevage.

Toutefois, ces dispositions économiques en faveur de la production devront s'accompagner d'une réflexion profonde de l'ensemble des acteurs économiques pour une structuration poussée de la filière et des stratégies commerciales adaptées aux évolutions du marché ».

Mais qu'en sera-t-il de l'après 2013 ? Le document n'en parle pas.

Elevages mixtes

« Plus d'un tiers de l'effectif régional sont dans des élevages mixtes », poursuit Agreste Limousin. Deux mille trois cents petits troupeaux ont en moyenne 20 brebis. Deux mille exploitations ont quant à elles plus de 50 brebis mères. Près de la moitié d'entre elles dégagent plus de la moitié de la valeur ajoutée de l'exploitation par l'activité ovine. « Le troupeau moyen atteint 250 têtes » explique le rapport. Ce chiffre n'a que peu augmenté, passant de 240 à 250 têtes entre 2000 et 2007. La surface agricole utile (SAU) moyenne des exploitations est modeste (53 ha), en dessous de la moyenne limousine (82 ha) ou creusoise (96 ha).

Le polyélevage ovin-bovin concerne plus d'un tiers du cheptel ovin régional. Il « permet de diversifier les sources de revenus, et offre parfois la possibilité d'optimiser l'utilisation des ressources herbagères disponibles. Sur le début de la décennie, la conjoncture était nettement plus favorable à l'élevage bovin qu'à celui des ovins. Cet écart de rentabilité a souvent conduit les exploitants à réduire la taille de leur troupeau ovin ».

Actuellement, la grande majorité des installations en élevage ovin sont couplées à une autre production, bovine le plus souvent.

Les exploitants de moins de 40 ans détiennent moins de 20 % du cheptel régional. Vingt-deux pour cent des effectifs sont détenus par des exploitants de plus de 55 ans.

La baisse des effectifs ovins n'a pas entraîné une hausse des cours. Ceux-ci restent peu ou prou stables. Mais la hausse des coûts de production (carburant, alimentation du bétail) est très sensible. Il faut y ajouter les crises sanitaires (FCO) qui rendent les cheptels moins performants.

De plus, alors que le taux d'endettement traditionnel de cette filière est assez bas, explique les auteurs du rapports, les difficultés de trésorerie ont fait qu'en 2007, les éleveurs ovins ont été en moyenne légèrement plus endettés que ceux des autres filières. Tout cela concourt à faire de l'éleveur ovin moyen le plus pauvre des agriculteurs de la région, avec des revenus 25 % plus bas. De nombreux éleveurs ovins ont une activité non agricole ou salariée pour compléter leurs revenus.

Sur le plan des performances technicoéconomiques, les éleveurs limousins sont au-dessus de la moyenne française. Ils sont moins performants que ceux de Poitou-Charentes, mais plus que les Auvergnats. Les charges alimentaires sont moins lourdes dans la région Limousin.

Le document insiste sur la volonté qu'ont les éleveurs ovins de proposer aux consommateurs des produits de qualité. Plus d'un éleveur sur deux produit sous label de qualité.

Extraits d’Agreste Limousin

L'article annonce « des mesures nouvelles pour relancer la production ».

Les éleveurs ovins vont bénéficier en priorité des nouvelles orientations liées au « bilan de santé » à mi-parcours de la PAC.

Ainsi, dès 2009, une revalorisation des droits à paiement unique est prévue à hauteur de 9 euros par brebis. Une aide spécifique pour le secteur ovin/caprin sera mise en place à compter de la campagne 2010 et bénéficiera d'une enveloppe nationale annuelle de 135 millions d'euros dont 125 pour les seuls ovins. Elle sera versée selon les modalités de l'actuelle prime à la brebis, sera accessible aux exploitations de plus de 50 brebis et conditionnée à des critères de productivité définis au niveau départemental. Par ailleurs, une différenciation de 3 euros par brebis sera observée en faveur des troupeaux sous contrat avec une organisation de producteurs (OP) et ce, dans un but de développement des filières. D'autres mesures envisagées dans le cadre du bilan de santé de la PAC, non spécifiques celles-là, seront également favorables à l'élevage ovin à partir de 2010 : il s'agit en particulier de la nouvelle prime à l'herbe (sous réserve d'un chargement minimal de 0,5 UGB/ha), la revalorisation de l'indemnité compensatrice de handicap naturel (ICHN) ou encore la mise en place d'un fonds sanitaire. Ces diverses mesures auront rapidement et directement un effet positif sur les performances économiques des élevages. Mais seront-elles seules suffisantes pour relancer durablement une production exigeante en technicité et dynamiser une filière durement confrontée à la concurrence internationale ? », se demandent les auteurs de l'article.

Trop d'organisation de producteurs

Les auteurs du document poursuivent : « Sur le seul territoire limousin, la filière ovine se caractérise par l'activité commerciale de 5 OP, dont trois spécialisées, et de quatre principaux abattoirs tous situés en Haute-Vienne, par ordre d'importance en tonnage abattu en 2008 : Bellac, Bessines, Limoges et Saint-Yrieix la- Perche, les deux premiers réalisant près de 70 % de l'abattage régional d'ovins. Sur le bassin de production allaitant constitué par le Limousin, le Poitou-Charentes et le sud de la région Centre, on ne compte pas moins de 14 OP concernées, dont 8 spécialisées, et 8 abattoirs dont l'activité excède 500 tonnes d'ovins en 2008. Cet éclatement des opérateurs est aujourd'hui largement considéré par les acteurs et observateurs de la filière comme une contrainte à l'amélioration de sa visibilité et de sa compétitivité. Certes, cette diversité n'a pas nui dans le passé à la définition de stratégies commerciales cohérentes par le biais des signes de qualité mais celles-ci gagneraient sans doute à être renouvelées pour s'adapter aux évolutions de la demande des consommateurs et de l'offre étrangère.

Innover techniquement

« L'innovation technique sera par ailleurs un facteur déterminant de la consolidation de la production : à ce titre, le bouclage électronique des animaux, obligatoire à compter de juillet 2010, pourrait être utilement mis à profit pour moderniser la gestion du troupeau. »

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