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Plan Écoantibio2017
Implications et apports pour les éleveurs

Enjeu majeur de santé publique mondiale, la lutte contre l'antibiorésistance demande une prise de conscience accrue et une mobilisation de tous. C'est dans ce cadre qu'est mis en place, en médecine vétérinaire, le plan Écoantibio2017.

Les antibiotiques, substances naturelles ou de synthèse actives sur les bactéries, agissent sur des maladies humaines et animales d'origine bactérienne. Rappelons qu'ils n'ont aucune action contre les virus. L'antibiorésistance est le phénomène naturel de défense des bactéries face à l'action exercée par l'antibiotique. Certaines bactéries, auparavant sensibles à un ou plusieurs antibiotiques, deviennent résistantes à ce(s) antibiotique(s).

 

Un plan national de réduction des risques d'antibiorésistance en médecine vétérinaire avec 5 axes et 40 mesures : «Le plan Écoantibio2017»
Un des risques est la transmission de l'homme à l'animal et de l'animal à l'homme, de mécanismes de résistance à des bactéries, par contact direct, par voie alimentaire ou par l'environnement. De plus, le développement de la résistance aux antibiotiques réduit les possibilités de traitement lors d'infection. Enfin, la perspective de nouveaux antibiotiques est très réduite. Préserver l'efficacité des antibiotiques existants est donc devenu une priorité car ils sont indispensables à la santé humaine et animale. Comme en médecine humaine, il s'est avéré nécessaire de mettre en place un plan national de réduction des risques d'antibiorésistance en médecine vétérinaire : «Le plan Écoantibio2017». Il renferme 5 axes et 40 mesures présentés rapidement ci-dessous. Pour en savoir plus, consultez le zoom écoantibio sur www.agriculture.gouv.fr.

 

Axe 1 : Promouvoir les bonnes pratiques et sensibiliser les acteurs aux risques liés à l'antibiorésistance et à la nécessité de préserver l'efficacité des antibiotiques
Le respect des règles de bonnes pratiques d'hygiène et d'asepsie, la conception et l'entretien des bâtiments et d'établissements de soins adaptés, l'application de mesures de biosécurité et de bonnes mesures de suivi sanitaires, constituent autant de moyens efficaces de prévention et de lutte contre le microbisme et les infections qui permettent de limiter le recours aux antibiotiques. La diffusion de ces bonnes pratiques, associée à une sensibilisation (actions de formation, information, communication, etc.) de l'ensemble des acteurs constituent une des priorités du plan.

 

Axe 2 : Développer les alternatives permettant d'éviter les recours aux antibiotiques
La limitation du recours aux antibiotiques et la promotion des bonnes pratiques ne peuvent être pleinement justifiées sans le développement d'une offre d'alternatives variées et adaptées aux contraintes des filières de production animales et au soin des animaux. Des actions d'expérimentation et de recherche peuvent être nécessaires pour développer de nouvelles solutions vis à vis des pathologies chez l'animal et mieux connaître les agents pathogènes et leurs mécanismes de résistance.

 

Axe 3 : Renforcer l'encadrement et réduire les pratiques à risque
Pour préserver l'efficacité des antibiotiques, notamment pré­ser­ver l'efficacité des plus «critiques», il est nécessaire de limiter leur utilisation. Les évolutions des réglementations européennes et nationales prônées par ce plan doivent permettre, d'une part, d'améliorer les conditions d'évaluation de mise sur le marché de ces antibiotiques et les conditions d'information et de publicité auprès des prescripteurs et ayants-droit, et, d'autre part, de renforcer l'encadrement des pratiques commerciales et des règles de prescription.

 

Axe 4 : Conforter le dispositif de suivi de la consommation des antibiotiques et de l'antibiorésistance
L'objectif de cet axe est d'évaluer l'impact des mesures prises. Les données actuellement collectées permettent de suivre globalement les quantités utilisées ou l'exposition par espèce, mais ne prennent pas en compte l'âge des animaux traités et les indications thérapeutiques. Cet axe s'inscrit dans la démarche européenne coordonnée par l'Agence Européenne du Médicament. Cette démarche sera entreprise aussi bien pour les animaux producteurs de denrées que pour les animaux de compagnie. Les programmes européens et nationaux de surveillance permettent déjà de disposer de données concernant la prévalence des résistances chez les bactéries zoonotiques, pathogènes ou commensales issues des animaux producteurs de denrées. L'objectif est d'élargir le champ de ces programmes aux maillons de la chaîne alimentaire jugés pertinents, en lien avec les recommandations de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA).

 

Axe 5 : Promouvoir les approches européennes et les initiatives internationales
L'antibiorésistance ne connaît pas de frontières, qu'il s'agisse de frontières entre espèces ou de frontières géographiques. Le plan national français se place donc dans un contexte international où la France attend les mêmes efforts de ses partenaires européens et internationaux.

 

Une mobilisation des différents intervenants, filières d'élevage, vétérinaires, scientifiques, laboratoires pharmaceutiques, pouvoirs publics
Ce plan mobilise les éleveurs des différentes filières, les vétérinaires, les scientifiques, les laboratoires pharmaceutiques, les pouvoirs publics et le public, c'est-à-dire tous les propriétaires d'animaux. L'action va être orientée vers :
-Pour les filières d'élevage, le suivi des mesures de prévention, les formations sur le bon usage des antibiotiques et la biosécurité, l'amélioration des pratiques d'élevage.
-Pour les vétérinaires, l'amélioration des pratiques de prescription pour moins recourir aux antibiotiques, la limitation de la prescription d'antibiotiques d'importance critique, des conseils pour améliorer les conditions d'élevage et éviter l'apparition de maladies.
-Pour les scientifiques, une meilleure connaissance de l'immunologie pour développer des vaccins, des recherches sur des méthodes alternatives, sur les mécanismes de résistance et sur l'évaluation des risques d'antibiorésistance.
-Pour les laboratoires pharmaceutiques, le développement de nouveaux antibiotiques, le développement d'alternatives telles que des vaccins.
-Pour le ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, un pilotage de ce plan en sensibilisant tous les acteurs, en facilitant leurs initiatives et en faisant évoluer la réglementation en matière de commercialisation et de prescription des antibiotiques.

 

Une orientation qui conforte GDS Creuse dans son implication collective pour un troupeau sain, sûr et rentable avec un retour positif pour chacun
L'approche collective du troupeau, que nous prônons (cf. illustration «Gestion sanitaire des troupeaux») en relation avec les vétérinaires depuis plus de 10 ans, s'intègre pleinement dans le plan Écoantibio2017 par la large prévention des pathologies qu'elle permet, et, donc, la forte diminution des traitements qu'elle engendre. Nous allons poursuivre dans cette voie pour renforcer encore plus notre coopération pour un troupeau sain sûr et rentable. Notre implication dans le plan Écoantibio2017 est une responsabilité collective, à chacun d'adapter ses pratiques.
Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et vous présente, avec l'ensemble de l'équipe GDS Creuse, tous mes voeux, notamment de santé, pour cette nouvelle année.

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