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Paratuberculose bovine
La paratuberculose : une pathologie à fort impact économique

En raison de son impact économique grandissant, une meilleure connaissance de cette pathologie peut s'avérer utile pour adapter la prévention et la lutte contre cette maladie au sein de son élevage.

La paratuberculose bovine est due à la présence et à la multiplication dans la paroi de l'intestin d'une mycobactérie : Mycobacterium paratuberculosis ou bacille de Johne. Elle se caractérise par une évolution lente, due à un germe très résistant dans le milieu extérieur et ayant des analyses de détection imparfaites. Après avoir présenté dans cet article quelques généralités concernant cette maladie, nous aborderons dans les semaines à venir l'assainissement et l'apport de garanties au niveau des élevages à la lumière des éléments techniques et des données obtenues sur notre département en 20 ans de suivis de cheptels.

Une maladie à évolution lente

Dans la majeur partie des cas, la paratuberculose est contractée au sein d'un élevage par l'intermédiaire d'un animal introduit infecté. Ce dernier excrète des germes qui vont contaminer le milieu dans lequel il se trouve et les animaux qui sont à son contact. Les plus sensibles à l'infection étant les veaux, notamment les jeunes de moins d'un mois. En effet, expérimentalement, il a été prouvé que l'inoculation réussit chez tous les veaux de moins d'un mois, dans 50 % des cas chez les sujets âgés de 3 à 6 mois et échoue presque toujours chez les sujets de plus de 6 mois. Ceux-ci se contaminent essentiellement par l'intermédiaire de la mamelle souillée par les matières fécales, voire du colostrum, du lait ou in utero. Pour ce qui est de la détection de l'animal à l'origine de la contamination, elle est difficile à établir compte tenu des délais d'incubation longs (de plusieurs mois à plusieurs années), quant aux symptômes cliniques, ils n'apparaissent que beaucoup plus tardivement, voire jamais. Il est important de bien avoir présent à l'esprit qu'un animal contaminé excrète par intermittence, sans pour autant présenter de symptômes. Le suivi des élevages en assainissement de notre département montre que plus de la moitié (60 %) des bovins positifs sont âgés de 2 à 5 ans. Cependant, certains ont été détectés que beaucoup plus tardivement, en effet, 18 % avaient plus de 8 ans.

Une évolution clinique en trois phases

L'évolution clinique de la paratuberculose peut être scindée en 3 phases. Tout d'abord, l'animal présente une mauvaise apparence (le poil est terne, piqué, décoloré), un amaigrissement et une légère diarrhée. Cette dernière s'intensifie, devient continuelle, abondante, les matières alimentaires ne sont plus digérées. Enfin, l'animal est épuisé par la diarrhée, il présente une cachexie extrême entraînant la mort. Lorsque l'animal a déclenché la phase clinique, sa mort est inéluctable, il ne présente plus aucune valeur économique. Notons que les facteurs d'élevage tels que l'équilibre alimentaire et les conditions d'élevage interviennent largement dans l'apparition de la maladie.

Un germe très résistant dans le milieu extérieur

Les sols pauvres, acides et humides, carencés en calcium et riches en fer favorisent la survie du germe et augmentent la réceptivité des animaux. Bien que toutes les zones sont plus ou moins atteintes, notre région tout comme la Bretagne ou la Normandie sont considérées comme les foyers primitifs de la maladie. Le bacille peut résister dans les matières fécales pendant 11 mois. Cependant, il est sensible aux rayons UV, au dessèchement et à la chaleur. Ainsi, afin de limiter la résistance du germe, il est recommandé d'effectuer des apports calciques et en phosphore et de ne pas épandre le fumier sur des zones où les jeunes de moins d'un an vont pâturer, à moins de l'avoir laissé en tas au minimum 6 mois.

Des analyses imparfaites

Les outils analytiques actuellement disponibles s'avèrent imparfaits dans le sens où ils révèlent soit l'excrétion de germes (donc la contamination du milieu) soit la formation d'anticorps qui n'apparaissent qu'après une phase d'évolution minimum de 18 mois à 2 ans. Quatre moyens d'analyses peuvent être employés, classés en 2 catégories (cf. tableau). Malgré les défauts de sensibilité et de spécificité des outils analytiques de détection de la paratuberculose, leur utilisation raisonnée et répétitive sur l'ensemble d'un cheptel permet, d'une part, l'assainissement des troupeaux infectés et, d'autre part, l'apport de garantie pour les élevages présentant régulièrement des résultats favorables. Par contre, le contrôle d'un seul individu sera très insuffisant, d'autant plus s'il est âgé de moins de 2 ans.

Vigilance et constance dans les actions s'avèrent être les maîtres mots de la maîtrise de la paratuberculose

La première mesure à prendre est de contrôler les introductions (uniquement les bovins de plus de 18 mois), en ELISA et / ou en PCR. Pour les jeunes introduits, le contrôle sera différé lorsqu'ils auront atteints l'âge requis. Afin de limiter les risques de contraction et connaissant les limites importantes du contrôle individuel, il fortement recommandé d'introduire des animaux provenant de cheptels sous apport de garantie vis à vis de cette maladie (cf. article du 06/04/07). Cette information est disponible au GDSCC ou sur le site www.gdscc.fr. Notons que tout animal suspect doit être isolé et prélevé (sang et fèces) afin d'affirmer ou infirmer la suspicion. Lorsqu'un cheptel est confronté à la problématique paratuberculose, un dépistage sur l'ensemble des animaux de plus de 24 mois doit être réalisé jusqu'à obtention d'au moins 3 années négatives (cf. article du 30/03/07). Compte-tenu du caractère perfide de la paratuberculose et des moyens d'actions limités, il s'avère nécessaire d'être vigilant lors de toute suspicion, persévérant lors d'une mise en place d'assainissement et rigoureux dans la conduite de son élevage. Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à prendre contact avec le GDSCC et / ou votre vétérinaire.


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