La Creuse Agricole 04 septembre 2009 a 10h32 | Par Christian PETIT – D. Didier GUERIN

Paratuberculose bovine - La paratuberculose en Creuse – Bilan campagne 2008/2009 : Une prévention qui se confirme, des alertes en assainissement

GDS Creuse dresse un bilan de campagne « paratuberculose » 2008/2009 contrasté avec un renforcement de la prévention qui se confirme mais avec des alertes dans les cheptels infectés ou en plan d’assainissement.

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GDS Creuse dresse un bilan de campagne « paratuberculose » 2008/2009 contrasté avec un renforcement
de la prévention qui se confirme mais avec des alertes dans les cheptels infectés ou en plan d’assainissement.
GDS Creuse dresse un bilan de campagne « paratuberculose » 2008/2009 contrasté avec un renforcement de la prévention qui se confirme mais avec des alertes dans les cheptels infectés ou en plan d’assainissement. - © D.R.

La paratuberculose s’avère être une maladie avec un impact sanitaire et économique conséquent et grandissant. Les caractères insidieux et inguérissable de cette maladie impliquent des précautions à l’introduction pour s’en prémunir et de la vigilance et de la constance dans l’action pour mener à bien un assainissement.

Une maladie insidieuse avec une maîtrise difficile
L’impact économique de la paratuberculose, tant du fait du caractère inguérissable, entraînant une non-valeur économique voire une perte totale des bovins confrontés, que par rapport au coût des analyses, implique une organisation de la gestion. Trois fortes caractéristiques de cette maladie vont conditionner les plans de lutte et de prévention :
- Un long développement au niveau de l’animal. Le germe se développe très lentement chez le bovin, la contamination a lieu le plus souvent dans le premier mois de vie et les premiers symptômes apparaissent, en cheptel allaitant, entre 2 à 4 ans dans 50 % des cas, beaucoup plus tard jusqu’à l’âge de 10 ans et plus pour les 50 autres % après une période d’excrétion donc de contamination du milieu plus ou moins longue.
- Un germe très résistant dans le milieu extérieur, tout particulièrement en milieu acide.
- Des analyses disponibles pour détecter les bovins atteints imparfaites puisque la détection des bovins infectés ne peut intervenir que 2 ans minimum après l’infection lorsqu’ils sont en phase d’excrétion (PCR) ou à un stade d’infection avancé (ELISA). Cependant, ces analyses permettent de détecter les animaux infectés avant qu’ils ne présentent des symptômes (premier apport d’un plan d’assainissement) et d’apporter des garanties de cheptel par leur répétition au niveau d’un troupeau.

Se protéger par la connaissance du statut du cheptel de provenance lors d’introduction…
La paratuberculose est le plus souvent introduite par l’achat d’un bovin infecté asymptomatique. Les tests de laboratoire présentant des limites à l’échelle individuelle, une garantie d’un niveau satisfaisant ne peut reposer sur de seuls contrôles à l’introduction. La connaissance du statut du cheptel d’origine apporte la meilleure garantie. La progression observée depuis plusieurs années se confirme à plusieurs niveaux. 157 élevages sont sous apport de garantie (au moins deux séries négatives sur tous les bovins de plus de 24 mois, liste disponible à GDS Creuse). Soixante pour cent sont des cheptels reproducteurs limousins, le dépistage de la paratuberculose étant une obligation dans le cadre du Herd-book Limousin(HBL). Ainsi, en Creuse, sur 122 élevages en HBL, 114 (93 %) ont un plan de dépistage, 93 sont sous apport de garantie (76 % des élevages HBL creusois, 82 % des élevages HBL dépistés creusois). Outre ces élevages « HBL », 64 élevages (40 %) correspondent pour une grande majorité à des élevages préparant leur cessation d’activité (essentiellement des éleveurs limousins). Ceci fait suite à la sensibilisation mise en place par GDS Creuse depuis quelques années. Se trouvent également dans cette catégorie des éleveurs laitiers. De plus, l’historique accumulé chez tous ces élevages en dépistage de troupeau permet de renforcer les garanties apportées, même dans les élevages non encore sous apport de garantie par rapport aux cheptels tout venant.

… et un contrôle à l’introduction adéquat associant analyses sanguine et de fèces avec une prise en charge de 50%
Malgré la remarquable progression en matière d’apport de garantie de cheptel vis à vis de la paratuberculose, nombre de bovins introduits ne rentrent pas dans ce cadre. Donc, tout bovin de race confrontée à cette problématique (Aubrac, Blonde d’Aquitaine, Limousine et toutes les races laitières…) devra faire l’objet d’un contrôle à l’introduction en prenant en compte les limites et composantes de cet examen. Rappelons que toute analyse est inutile sur un bovin de moins de 18 mois du fait du manque de précocité. Donc, aucune garantie individuelle ne pourra être apportée, seul le statut du cheptel d’origine sera utile. Du fait de la faible sensibilité des analyses, sur tout bovin de plus de 18 mois sans garantie de cheptel, il sera associé systématiquement une recherche paratuberculose sur le sang (ELISA) et sur les fèces (PCR). GDS Creuse, avec l’aide du Conseil Général, prend en charge 50 % des frais d’analyses lors d’utilisation du billet de garantie conventionnelle.

Lors de présence de la paratuberculose dans un élevage, deux points s’avèrent primordiaux à respecter :
- La précocité d’intervention.
- L’association étroite, d’une part, de la détection des animaux excréteurs,
leur isolement et leur élimination ainsi que leur descendance et, d’autre part,
de la maîtrise des risques de contamination au sein de l’effectif.
Lors de présence de la paratuberculose dans un élevage, deux points s’avèrent primordiaux à respecter : - La précocité d’intervention. - L’association étroite, d’une part, de la détection des animaux excréteurs, leur isolement et leur élimination ainsi que leur descendance et, d’autre part, de la maîtrise des risques de contamination au sein de l’effectif. - © D.R.

Assainir son cheptel en associant vigilance et constance dans l’action…
Le plan de lutte dans les élevages à foyer confirmé de paratuberculose clinique s’appuie sur deux catégories de mesures fondamentales : la détection et la réforme précoce des animaux excréteurs et de leur dernier descendant et la maîtrise sanitaire des risques de contamination au sein de l’effectif. Aucun de ces deux pôles d’action n’est à négliger. Toute non-prise en compte d’une mesure, expose au mieux à une augmentation de la durée du plan, au pire à un échec. Le bilan de la campagne 2008/2009 fait apparaitre une situation contrastée en la matière. Globalement, la situation s’améliore. Sur 118 cheptels en assainissement en début de campagne, 6 ont atteint les critères de sortie de plan (deux séries négatives sur tous les plus de 24 mois), 7 ont obtenu une série négative. Dans la quasi-totalité des élevages en plan d’assainissement, il n’est plus observé de cas cliniques. 19 nouveaux cheptels se sont engagés dans cette démarche.

… sous peine de déboires économiques et sanitaires importants avec une alerte importante pour cette campagne
Cette campagne 2008/2009 se caractérise par une alerte importante à trois niveaux en matière d’assainissement paratuberculose :
- Une persistance de l’infection dans des élevages en plan depuis plus de 7 ans (durée moyenne d’un plan d’assainissement paratuberculose). Vingt-et-un élevages sont concernés par cette situation issue d’un taux d’infection de départ élevé (> 10 %) et/ou d’un non-respect strict des mesures préconisées (les plus souvent rencontrés : le non-isolement immédiat de tout bovin trouvé positif et la non-désinfection des bâtiments d’élevage).
- Un arrêt du plan en cours de réalisation (23 élevages cette campagne). Les raisons portent régulièrement sur des problèmes de coût. Cela s’avérera dommageable pour les élevages concernés avec la réapparition de la paratuberculose clinique (ce seul élément fait que le retour sur investissement est positif lors de plan d’assainissement) puis une nouvelle extension de la maladie qui annihile tout le travail effectué.
- Une faible mobilisation lors de résultats ponctuels positifs. Alors que le nombre d’élevages concernés est comparable lors des deux dernières campagnes (une soixantaine d’élevages), le taux d’engagement dans un plan d’assainissement a été divisé par trois, ce qui entraine une poursuite du développement de l’infection et des conséquences économiques parallèles avec un allongement du plan d’assainissement à mettre en place à terme avec l’augmentation du coût parallèle.

Respecter de manière stricte les mesures sanitaires avec un accompagnement de GDS Creuse
La réussite de la prévention et de la lutte contre la paratuberculose passe par un strict respect des mesures sanitaires : précautions à l’introduction pour éviter son entrée, mise en place rapide et respect avec vigilance et constance des mesures préconisées en cas de présence dans l’élevage. GDS Creuse s’investit fortement dans cette action par la mise en place d’outils collectifs pour la prévention et la lutte et le suivi individuel, en relation avec le vétérinaire de l’élevage, de tous les cheptels concernés. S’applique de manière très pertinente, l’adage d’action de base de GDS Creuse : « Le respect des mesures sanitaires de base permet d’éviter 95 % des problèmes sanitaires ».

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