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Organismes internationaux
Rapport annuel de la FAO : l’élevage réhabilité

La nouvelle édition 2010 évoque l’importance des protéines d’origine animale dans l’alimentation, un impact moins agressif sur l’environnement que celui qui avait été annoncé, précédemment.

Trois mois après l’échec du Sommet mondial de l’alimentation qui s’est tenu à Rome, la FAO reprend son bâton de pèlerin sur les incertitudes qui pèsent sur la sécurité alimentaire à l’horizon 2050. Dans son rapport annuel rendu public le 18 février, sur « la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture », elle met l’accent sur la problématique de l’élevage.

Des investissements urgents, des efforts majeurs de recherche agricole et une gouvernance solide sont nécessaires pour que le secteur de l’élevage dans le monde réponde à une demande croissante de produits animaux et dans le même temps, contribue à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire, à la préservation de l’environnement et à la santé humaine, lit-on dans la dernière édition du rapport.

Pourquoi ? Parce que l’élevage est un des segments les plus dynamiques de l’économie agricole. Il contribue à hauteur de 40 % de la valeur totale de la production agricole. A l’échelle mondiale, il fournit aux populations humaines 15 % de leur énergie alimentaire et 25 % des apports en protéines. Les produits d’origine animale fournissent des micronutriments essentiels que l’on ne trouve pas facilement dans les denrées d’origine végétale, comme des protéines de haute qualité, des vitamines, des oligoéléments comme le fer ou le zinc. Ce sont les aliments d’origine animale qui permettent de lutter contre les carences en fer dont souffrent quelque 4 à 5 milliards de personnes dans le monde, des femmes enceintes et des enfants notamment.

Demande croissante

Pour les années qui viennent, l’effet combiné de la croissance démographique dans le monde, de la hausse des revenus attendue surtout dans les pays en voie de développement et de l’urbanisation croissante des populations vont stimuler la demande de produits à base de protéines animales (viandes, produits laitiers, œufs). La FAO a calculé que la production mondiale annuelle de viande devrait passer de 228 millions de tonnes à 463 millions de tonnes en 2050. En d’autres termes, le troupeau bovin devrait croître de 1,5 à 2,6 milliards de têtes et celui des caprins et ovins de 1,7 milliard à 2,7 milliard. Bref de formidables opportunités pour l’élevage qui assure la subsistance d’un milliard d’individus pour contribuer à la croissance économique et réduire la pauvreté. A condition bien entendu de s’y préparer.

Car ces nouveaux comportements alimentaires ne sont pas sans inconvénients : ils s’accompagnent d’un changement en profondeur des modes de production : l’élevage de subsistance est remplacé par de grandes unités de production spécialisées et intensives, souvent contrôlées par des multinationales. Un modèle qui s’est développé au Brésil et qui a tendance à se propager à l’ensemble de la planète. Le rapport avertit qu’un « fossé croissant se creuse entre ceux qui peuvent tirer parti de la demande croissante de produits animaux et ceux qui ne le peuvent pas ». Aussi la FAO recommande de soutenir les petits exploitants afin qu’ils puissent à la fois tirer profit des opportunités offertes par des débouchés en pleine expansion et gérer les risques associés à la concurrence croissante des grands domaines. En favorisant le regroupement des éleveurs dans des coopératives et en encourageant la reconversion professionnelle de ceux qui ne pourront pas s’adapter par exemple.

Gouvernance

Quant à l’impact environnemental de l’élevage, le nouveau rapport de la FAO est moins critique que celui qui avait été publié en 2006 qui accusait l’élevage « d’être l’une des causes principales des problèmes d’environnement ». Certes l’élevage est à l’origine de 8 % de la consommation annuelle d’eau et contribue à hauteur de 13,5 % des gaz à effet de serre. Il mobilise une bonne partie des surfaces cultivables de la planète (pâturages et production d’aliments pour animaux). Mais la FAO reconnait pour la première fois le rôle des prairies dans le stockage du carbone dans le sol pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. « L’élevage contribue aux changements climatiques mais en subit également les conséquences. Il peut jouer un rôle essentiel pour les atténuer. Le secteur a un potentiel énorme en matière de contribution à l’atténuation des effets du changement climatique », lit-on dans le rapport. Et la FAO d’en appeler à l’intervention des pouvoirs publics pour restreindre cet impact négatif, la mise en place de taxes ou de droits d’utilisation des ressources naturelles comme l’eau. Ou encore le paiement de services environnementaux qui inciteraient les éleveurs à s’assurer que la production de l’élevage s’effectue de manière durable.

Plutôt que de pointer les effets négatifs des productions animales, c’est à un appel à une meilleure gouvernance de l’élevage que se livre, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf. « La question de la gouvernance est centrale. Identifier et définir le rôle approprié des gouvernements, dans son sens le plus large, est la pierre angulaire sur laquelle il convient d’appuyer le développement futur du secteur de l’élevage […]. Des efforts seront nécessaires afin que ce secteur en croissance rapide contribue pleinement à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté tout en progressant vers un secteur de l’élevage plus responsable » indique le directeur dans la préface.

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