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Mondialisation, dérégulation des marchés, évolution de la consommation, comment l’agriculture peut-elle faire face ?

Le 18 juin, la chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine organisait à Limoges une journée de réflexion autour des voies de développement de l’agriculture régionale dans le contexte économique actuel.

© P. Dumont

Depuis les années 80, la mondialisation des échanges n’a fait que s’intensifier. Avec elle sont apparus d’autres phénomènes avec lesquels l’agriculture doit aujourd’hui composer. Pour apporter un éclairage sur la tendance à la concentration des firmes alimentaires et l’évolution de l’alimentation, la CRANA avait invité Thierry Pouch, économiste et chef du service des Études Économiques de l’APCA*. Celui-ci est revenu sur les grandes évolutions de ces dernières décennies. Dérégulation des marchés, montée en puissance des pays émergents, recul des puissances « historiques », notamment USA et pays européens, échanges de produits transformés désormais supérieurs à ceux des produits agricoles. Le visage des échanges agricoles mondiaux a totalement changé. Les entreprises aussi. On assiste aujourd’hui à une concentration sans précédent dans l’agroalimentaire mais aussi dans les entreprises de fabrication d’intrants. Pour ne citer qu’un chiffre : 6 entreprises fabricantes de produits phytosanitaires rassemblent aujourd’hui 76 % du marché. Autre fait marquant, la financiarisation de l’économie avec entre autres, le recours au marché boursier ou à des acteurs extérieurs pour financer les investissements. Enfin, la consommation est à deux vitesses avec d’un côté la distribution massive de produits transformés et de l’autre côté une volonté de revenir vers des produits locaux. L’ensemble de ces paramètres pèse aujourd’hui sur l’agriculteur, sommé de produire toujours mieux pour moins cher.

Quelles actions engager ?
Passés ces constats, la chambre régionale d’agriculture avait convié plusieurs intervenants à débattre. Outre les grandes lignes de la PAC qui se dessinent actuellement à Bruxelles, ils ont abordé les possibilités d’action de l’agriculture avec en tête les plans de filière mis en œuvre suite aux États généraux de l’alimentation. Lait, bovin, ovin, caprin, grandes cultures ou oléo-protéagineux, chaque filière a pris la parole. Toutes se sont accordées pour dire que l’agriculture devait s’adapter au marché et aux demandes du consommateur. Les plans de filière lait et caprin prévoient ainsi une augmentation de la production en bio et sous SIQO. C’est d’ailleurs « une démarche engagée depuis longtemps » comme l’a rappelé Patrick Soury, président du GIE Ovins de Nouvelle-Aquitaine et membre Interbev NA. Toutefois, cette montée en gamme a ses limites. « Le consommateur est volatile », a souligné Eric Martineau, directeur de Charal Egletons, également membre d’Interbev NA. Il faut également que les producteurs aient un retour financier, retour qui ne pourra se faire que si tous les acteurs sont transparents. La contractualisation non plus ne peut être la panacée car elle concerne uniquement des produits et des volumes précis. Autre écueil, la Restauration Hors Domicile dans laquelle le produit français reste encore minoritaire aujourd’hui. Sensibiliser les élus locaux et les responsables des achats semble essentiel. Les responsables professionnels s’alarment aussi des trop nombreux accords commerciaux qui menacent l’agriculture française, Mercosur en tête.

* Assemblée permanente des chambres d’agriculture.

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