Aller au contenu principal

Menace Wohlfahrtia magnifica : Une vigilance particulière pour cette campagne

Un réseau d'alerte est mis en place pour vous informer de la présence de myiases sur une zone. Une attention particulière est à apporter avec la menace Wohlfahrtia magnifica (cas confirmé sur un bovin à l'automne 2019 en Creuse).

Les myiases constituent une parasitose entraînant pertes, coûts de traitements et temps passé. La présence confirmée, dans le nord-ouest de la Creuse, de Wohlfahrtia magnifica demande une stratégie COLLECTIVE de lutte et de prévention et un signalement des cas pour un meilleur recensement.

Les mouches et les facteurs favorisant les myiases
Deux mouches provoquent des myiases ovines en France : Lucilia sericata, responsable des myiases classiques et Wohlfahrtia magnifica qui constitue une nouvelle menace. Leur développement dépend de la réceptivité de l'hôte, du système d'élevage, des conditions climatiques et de la situation géographique. Cette pathologie, très ancienne, s'étend pour plusieurs raisons synergiques : changement climatique et réchauffement de la planète, développement du plein-air, agrandissement des troupeaux, main d'oeuvre se raréfiant entraînant des difficultés de surveillance.

Lucilia sericata dans les zones laineuses
Lucilia sericata se localise plutôt dans la laine avec les larves de stade 2 et 3 à l'origine des lésions. En lacérant la peau, elles creusent des galeries. La toison montre des zones lainées humides, brunâtres et d'odeur fétide avec des centaines d'asticots. La présence d'une tache brune doit alerter. En écartant la laine, des mèches tombent et les asticots sont visibles. Les zones à inspecter en période à risque sont le rectum, la vulve, le fourreau, la base des cornes, les pieds ou les plaies de tonte.

Wohlfahrtia magnifica dans les orifices et en localisation podale
Découverte en 2012 dans la Vienne, son extension est exponentielle sur 3 départements : Vienne, Haute-Vienne et Charente. La mouche est présente de mi-mai à fin octobre suivant les conditions climatiques. Elle est attirée par tout écoulement de liquides physiologiques (sang, sérosité, sécrétions vulvaires), d'où les principales localisations des lésions : espaces interdigités, vulve, nombril, plaies. Wohlfahrtia dépose directement des larves, ces asticots d'environ 1 à 1,5 cm attaquent les chairs en creusant des galeries parfois jusqu'à l'os et provoquent des lésions profondes. Les animaux les plus touchés sont les ovins, des cas sont également observés sur les bovins ou les chiens.

Un affaiblissement des animaux et des plaies profondes
Quelle que soit la mouche, les symptômes généraux sont similaires : affaiblissement, perte de poids et d'appétit. Pour Lucillia, la laine tombe, révélant parfois des plaies profondes qui peuvent se surinfecter, d'où une souffrance et des démangeaisons chez les animaux atteints qui s'isolent et répugnent à se déplacer. Pour Wohlfahrtia, le tableau clinique est dominé par des boiteries avec déformation du pied et écartement des doigts, et des écoulements vulvaires.

Les soins aux animaux atteints de myiases
Tondez une grande zone autour des lésions sur l'animal avant d'appliquer une solution d'insecticide à bonne concentration (attention de ne pas brûler la peau de l'animal). Le retrait manuel des asticots peut s'avérer nécessaire (destruction impérative). Consultez votre vétérinaire pour mettre en place une couverture antibiotique afin d'éviter les surinfections et pour éviter toute recontamination.

La prévention et la lutte : une maîtrise des facteurs de risques et une protection corporelle
Pour limiter les sources d'attraction pour les mouches, il est, avant tout, INDISPENSABLE de maîtriser, tout au long de l'année, les facteurs de risques (cf. encadré).
Pour une protection corporelle vis à vis des myiases, plusieurs solutions existent :
- Les organophosphorés et les pyrèthres. Ils s'utilisent en pulvérisation, pour-on ou en bain, avec une faible rémanence. L'efficacité sur les animaux se limite à trois semaines, voire moins lors d'attaques de mouches répétées et en forte pullulation. Cela entraîne une répétition des traitements (trois à quatre fois par an).
- Le dicyclanil. C'est la seule molécule avec l'indication de traitement préventif contre les myiases. Son utilisation a permis d'apporter une sécurité dans les traitements et une tranquillité pour l'éleveur, avec une rémanence de huit à seize semaines.
- Des solutions naturelles insectifuges à base d'extraits végétaux.
- Des seaux complémentés à l'ail semblent donner des résultats mais nécessitent un dosage suffisant tout en restant appétents.
- Des études sont en cours sur des répulsifs à base d'huiles essentielles.

Un réseau de surveillance, une centralisation des informations à GDS Creuse
Dans le cadre de la section ovine de GDS Creuse, un réseau de surveillance sanitaire regroupant les différents intervenants (éleveurs, vétérinaires, techniciens...) avec les données centralisées par GDS Creuse s'est constitué et une vigilance vis à vis des myiases à Wohlfahrtia est demandée. Si vous êtes confronté ou témoin de la présence de myiases, remontez-nous l'information. Nous vous transmettrons le document d'accompagnement et la méthodologie pour réaliser le prélèvement dans les conditions optimales. La diagnose (identification de l'asticot) sera réalisée à la CDAAS (GDS 87). Des aides financières du FMGDS sont possibles. Nous reviendrons vers vous pour les modalités de constitution des dossiers.

SMS, lettre d'information, site internet pour alerter
Aujourd'hui, nous pouvons communiquer sur une zone déterminée (commune, canton...), par le biais d'outils rapides et utilisés de tous tels que les SMS, le site internet, les lettres d'information ou encore la presse (écrite ou radio). Face à une pathologie qui nécessite une attention particulière dès les premiers signes d'apparition, la mobilisation de chacun est indispensable au bon fonctionnement de ce réseau. Ainsi, dès qu'une alerte est connue sur un secteur, nous vous alertons sur la zone concernée.

Soyez acteur du concept « Le sanitaire... j'adhère ! », remontez vos observations
La stratégie de lutte est à adapter à l'élevage et prend en compte les facteurs suivants : réceptivité de l'hôte, système d'élevage, conditions climatiques, situation géographique et choix de la molécule à utiliser, le tout associé à une surveillance accrue en période à risque et à une rapidité d'action en cas de problème. Si vous êtes confronté, ou si vous connaissez la présence de myiases à Wohlfahrtia sur un secteur, faites-nous remonter l'information afin de confirmer et d'avertir vos collègues sur la zone (cf. encadré).

Wohlfartia magnifica, une diffusion qui semble inexorable

Face au fléau des myiases à Wohlfartia magnifica, les professionnels de l'élevage et de la santé animale des zones atteintes ont décidé d'unir leurs efforts en travaillant en commun et en partageant leurs informations au sein d'un Comité de Pilotage (COPIL) Wohlfahrtia et en association avec GDS France. Le COPIL Wohlfahrtia a mis en place des supports de communication notamment une plaquette envoyée à tous les éleveurs ovins et bovins creusois. En complément, des informations transmises par GDS France sont disponibles sur notre site internet www.gdscreuse.fr onglet « boîte à outils Ovins ». Nous vous rappelons que ce protocole permet de lutter collectivement pour limiter l'extension de cette myiase et sa pression en élevage. Nous vous invitons à lire ces plaquettes pour connaître le protocole à mettre en place dans votre élevage afin de maîtriser les myiases Wohlfahrtia.
Parmi les points importants, d'abord maîtriser les facteurs de risques :
o Affections des pieds = Protocole de maîtrise du piétin et des panaris.
o Plaies (en particulier la tête des béliers) = Soins aux blessures pour une cicatrisation rapide.
o Écoulement vaginaux (éponges et saillies) = Rentrée des brebis ou administration insectifuge ou antiparasitaire externe autour de la vulve à la pose d'éponges.
o Coupe de queue = Mi-longue pour protéger la vulve et gêner la ponte de la mouche.
Nous sommes à votre disposition pour toute information, ainsi que vos vétérinaires. Vous pouvez également contacter le COPIL via l'adresse mail : copil.wohlfahrtia@gmail.com.

Les plus lus

Claude Maniol devant sa culture de morilles dans le Cantal.
Saviez-vous que la morille, ça peut aussi se cultiver?

Des morilles chez soi, tout le monde en rêve, peu essaient et encore moins réussissent. Pour un coup d’essai, Claude Maniol…

Un nouveau duo est désormais à la tête des JA de Haute-Loire :  Julien Duplomb, président et Virginie Crespy, secrétaire générale.  Virginie est Installée en Gaec à St Arcons de Barges en bovins lait, bovins viande et poulets de chair.
Julien Duplomb, nouveau président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire

Le 8 mars en soirée, les JA ont tenu leur assemblée générale à Vals-près-Le Puy, devant une salle comble d'invités. À l’…

Marin Paquereau se tient au milieu de ses vignes, au-dessus du village d'Ispagnac
Un nouveau vigneron à Ispagnac

L’association foncière agricole des coteaux des gorges du Tarn a aidé à l’installation d’un quatrième viticulteur à Ispagnac,…

Concours de Varennes-sur-Allier : « Un moment convivial et attendu de tous »

Tradition depuis plus de 160 ans, le concours de Varennes-sur-Allier a fait son grand retour du 15 au 17 mars.

Eleveur au milieu de son troupeau de vacjes.
Ils ont osé la monotraite !

C’est une nouvelle vie professionnelle et familiale qui s’est ouverte pour Rémi Andrieu depuis le 1er janvier 2013 et le…

Mesurer les impacts du futur cahier des charges AOP cantal sur une exploitation

La journée technique, programmée par l’organisme de gestion de l’appellation AOP cantal, a donné l’occasion de projeter sur un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière