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Maladies respiratoires des bovins : des agents pathogènes et des facteurs de risque

Comme les autres syndromes d’élevage, les maladies respiratoires peuvent entraîner de fortes conséquences économiques, organisationnelles et psychologiques pour les éleveurs confrontés à ces pathologies.

© GDS Creuse

Les troubles respiratoires infectieux sont provoqués par l’action combinée d’agents pathogènes et de facteurs d’élevage (logement, stress, alimentation…). Leur maîtrise efficace demande un diagnostic appuyé sur l’intégration des données épidémiologiques, cliniques, analytiques et des pratiques d’élevage.

De nombreux agents pathogènes…
En matière de maladie respiratoire, les agents pathogènes sont nombreux et variés avec des virus (syncytial (BoRSV), PI3, IBR, coronavirus, BVD…), des parasites (strongles pulmonaires), des bactéries (pasteurelles, mycoplasmes…), voire certains champignons comme l’aspergillose. Ces agents intéragissent entre eux et il est rare de n’identifier qu’un pathogène. Le plus souvent, les virus ou les parasites précèdent les bactéries.

… des symptômes variés avec le thermomètre comme premier réflexe…
Le thermomètre doit être votre premier outil car la fièvre est souvent le premier symptôme observé et caractéristique de la phase virale. Elle baisse par la suite et on peut avoir une infection bactérienne importante avec une hyperthermie modérée. Les autres symptômes observés sont la perte d’appétit, de la toux, de la léthargie, de la dyspnée ou des jetages.

… et un diagnostic clinique imparfait, d’où la nécessité d’un diagnostic analytique
Au vu des symptômes, votre vétérinaire pourra identifier la localisation du problème avec des infections des voies respiratoires hautes (rhinite, trachéite, bronchite) et celles du poumon (pneumonie), plus difficiles à soigner. Il est rarement possible d’identifier avec précision l’agent causal. Le recours aux analyses de laboratoire s’avère indispensable pour affiner le traitement et mieux cibler la prévention (cf. encadré kit respiratoire).

Un traitement à mettre en place le plus précocement possible
Sous prescription de votre vétérinaire, le traitement visera à soulager le plus rapidement possible l’animal avec des anti-inflammatoires et à prévenir les complications bactériennes entraînant une pneumonie avec des antibiotiques ayant une bonne diffusion pulmonaire. Il est à compléter avec un antiparasitaire lors de suspicion de strongylose. Plus le traitement sera rapide, plus le taux de guérison sera élevé et moins les séquelles seront importantes sur les animaux. Un traitement métaphylactique de tout le lot pourra être envisagé si plus de 30 % des animaux sont malades.

Une nécessaire approche globale de l’élevage en cas de problème
Si un épisode clinique se déclare, c’est qu’il y a eu rupture d’équilibre entre l’immunité des animaux et l’agression des agents pathogènes. Sont alors à vérifier l’alimentation, les transitions alimentaires ou l’accès facile à de l’eau de qualité et en quantité pour tous les animaux. La présence d’abreuvoirs mal placés ou avec un débit insuffisant est souvent constatée, les animaux les plus faibles du lot ne peuvent alors boire comme ils veulent. La présence de différentes tranches d’âge sous le même toit est à proscrire car cela constitue une source d’agents pathogènes ; les animaux plus âgés sont porteurs sains et contaminent les veaux des cases adjacentes.

Un rôle majeur de l’ambiance du bâtiment avec de l’air sans courant d’air
Les animaux produisent chaque jour une forte quantité de molécules toxiques (ammoniac, gaz carbonique…) et d’eau qui sera éliminée par la litière ou sous forme de vapeur d’eau. Pour une stabulation de 50 vaches avec leurs veaux, c’est plus de 1 000 litres d’eau à évacuer chaque jour ! L’humidité maintient une litière moite, diminue la capacité des animaux à lutter contre le froid et favorise le développement des agents infectieux. La ventilation du bâtiment est déterminante pour réguler l’humidité ambiante (80 % maximum) et la température (entre 5 °C et 25 °C). L’emploi de fumigènes permet d’identifier les flux d’airs et leur vitesse, la totalité du produit devant être éliminé en moins de 5 minutes. Le renouvellement d’air peut être insuffisant si tout est fermé ou néfaste avec apparition de courants d’air si les zones de circulation d’air sont mal conçues. Les mesures correctives passent par l’amélioration de la circulation d’air horizontale, au moyen de filets brise-vent, bardage bois ajouré ou tôles perforées, placés au-dessus des cloisons afin de protéger les animaux de l’air entrant. Si la ventilation statique s’avère insuffisante, une ventilation mécanique peut être nécessaire.

Un bon espace de vie pour les animaux
En lien avec leurs besoins physiologiques et comportementaux, les animaux ont besoin de disposer d’une superficie minimale, ce qui correspond au respect d’une densité maximale (nombre d’animaux/m2) au-delà de laquelle on observe une diminution des performances et une augmentation des pathologies (cf. illustration densité et maladie respiratoires) et des interactions agressives. La maîtrise des facteurs de risque est un maillon indispensable au contrôle des maladies respiratoires qui ne peut se réduire à la prescription du duo antibiotiques-vaccins. La démarche globale est modulable au cas par cas en fonction de la sévérité de la situation et des possibilités d’aménagement.

Une prévention basée sur la vaccination
Le plan Ecoantibio, l’usage raisonné des antibiotiques et le bien-être animal demandent une prévention améliorée des maladies respiratoires. Il existe désormais de nombreux vaccins à visée respiratoire. Le choix est à faire en concertation avec votre vétérinaire, en prenant en compte les résultats des analyses des épisodes précédents, l’âge des animaux à protéger, la saison des problèmes. La vaccination n’est efficace que si tous les critères sont réunis, à savoir une ambiance de vie correcte et une immunité opérante. Même si la transmission colostrale des anticorps est mauvaise, il est parfois nécessaire de vacciner la totalité des animaux présents pour enrayer la circulation des pathogènes.

Un impact économique considérable
En Europe, chaque année, les maladies respiratoires sont responsables de plus de 500 millions d’euros de pertes pour le secteur bovin. Le coût par veau allaitant dans un élevage confronté à un épisode clinique a été estimé à 123 euros. L’enjeu économique est tel que des engraisseurs demandent une vaccination à la ferme avec une mise sur le marché d’animaux valablement immunisés, avec une plus-value à la clé. Des organisations de producteurs ont déjà mis en place une contractualisation pour un partenariat gagnant-gagnant entre le vendeur et l’acheteur.

« Je détermine les facteurs de risque de mon élevage », une étape de notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! » avec une boîte à outil GDS Creuse étoffée
Face des pathologies respiratoires, après la gestion de l’urgence (soigner les animaux malades), un état des lieux est à effectuer pour adapter vos stratégies thérapeutiques et préventives. Lors de situations récurrentes, une visite d’élevage est à effectuer par votre vétérinaire, avec une identification des points forts pour s’appuyer dessus et une hiérarchisation des facteurs de risque pour les corriger. GDS Creuse vous apporte des aides techniques (visite d’élevage avec votre vétérinaire pour les cas particuliers ou particulièrement importants) et financières (aides aux analyses). Pour plus d’informations, consultez le dossier « Maladies respiratoires » sur notre site www.gdscreuse.fr, onglet « Boîte à outils – bovins » et contactez votre vétérinaire ou GDS Creuse.

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