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Limousine, Salers, Charolaise, le fleuron des races en concours au Salon

Sous-titré « Le salon des retrouvailles », le Salon de l’agriculture a refermé ses portes dimanche sur une édition 2022 marquée par la joie de se retrouver malgré une certaine inquiétude ambiante. Les éleveurs bovins et leurs plus beaux animaux ont offert un spectacle de haute qualité au public rassemblé Porte de Versailles.

Les champions limousins.
Les champions limousins.
© P. Dumont

Pas moins de 40 limousines avaient fait le déplacement à Paris pour le concours. Parmi elles, une majorité d’animaux issus du berceau de la race. Cela s’est ressenti dans les résultats puisque sur les sept sections en lice, les prix ont été attribués à cinq reprises à des animaux du berceau. Les éleveurs haut viennois ont raflé pas moins de quatre prix de sections et les deux prix de championnat. Il s’agit pour les mâles, de l’indétrônable élevage Pimpin frères avec deux premiers prix dans les sections mâles de plus de 2 ans et 7 mois et de moins de 3 ans et 7 mois avec Onyx et mâles de plus de 43 mois avec Marechal, également prix de championnat. En femelles, c’est le Gaec Camus père et fils qui obtient deux prix en génisses de moins de 32 mois avec Pernelle et vaches suitées de plus de 4 ans et 8 mois avec Jabelle également prix de championnat. Une vache qualifiée par le juge d’« usine à lait » et de « meilleur couple mère-veau ». La Corrèze revient également avec un premier prix grâce à Phoenix au Gaec Hilaire dans la section des mâles de plus de 19 mois et moins de 2 ans et 7 mois. Un animal au « bassin bien carré, un très joli taureau » pour Sylvain Boyer, éleveur à Château-Chervix (87) pour la première fois juge sur le salon. « Phoenix a eu la seconde place au concours National, alors forcément on espérait cette première place, confie Laurent Hilaire. Malgré tout, la compétition est toujours très serrée et ce sont de petits détails qui font la différence. Après une année sans salon en 2021, nous étions contents de nous retrouver à Paris. Le prochain rendez-vous, c’est Aquitanima au mois de mai où nous emmenons une vache de boucherie ». La SCEA Chateil remporte le prix de synthèse mâles avec Porto qui dépasse son concurrent de 11 points en génétique. « On ne juge pas que la morphologie mais aussi la valeur génétique », a rappelé à son propos Sylvain Boyer.
Les creusois reviennent avec une troisième place pour David Desassure avec Patouf, dans la section des génisses pleines de moins de 32 mois et 4e avec Pacifique dans la section des mâles de plus de 2 ans et 7 mois et de moins de 3 ans et 7 mois. « On espérait faire mieux bien sûr, surtout avec Pacifique qui a été pénalisé pour sa démarche, regrette David Desassure, mais la plus grande satisfaction reste d’avoir été sélectionnés pour le Salon. D’autant que l’on avait peur qu’il n’ait encore pas lieu cette année. La préparation des animaux a un coût et prend du temps et même si nous n’étions pas tout à fait sereins à cause de la covid, nous étions très heureux d’être présents. Les gens avaient envie de se retrouver ». L’éleveur ne repart pas bredouille car sa vache Novice a atteint le top price de la vente aux enchères des limousines. Adjugée 10 000 €, elle part au restaurant l’Abattoir à Limoges. « C’est difficile de faire des pronostics sur le prix mais on est satisfaits, reprend l’éleveur. Au-delà de la vente, nous sommes là pour promouvoir la race, notre métier et nos territoires. Pour ne pas choquer le public qui voit annoncer des sommes très importantes alors que l’agriculture est en difficulté, je pense qu’il faudrait toutefois faire des enchères au kilo et non la bête comme le font déjà d’autres races. »
L’autre génisse gestante creusoise, Rose, née au Gaec Lagautrière Élevage 23, a obtenu une 5e place, un beau résultat dans une catégorie particulièrement relevée. Un peu déçu par ce résultat, Thierry Lagautrière préfère se satisfaire de la belle vente de sa vache de boucherie Jactance (9 000 €), « particulièrement motivante » et retient le succès d’estime : « Il y avait vraiment beaucoup de monde, le public était intéressé et réceptif, ça fait plaisir de se sentir soutenu par la population, surtout en ce moment avec la conjoncture que l’on vit. »
La fin du concours a été marqué par la visite surprise de François Hollande qui en a profité pour poser avec les élèves du concours de jeunes pointeurs qui par ailleurs ont jugé une section en parallèle avec le juge.
Le concours charolais a eu lieu dans la foulée du concours Limousin. En introduction, Emmanuel Turpeau, président du Herd book Charolais et éleveur dans les Deux-Sèvres, a rappelé les qualités de la race. Il a également souligné que le Herd book avait toujours su s’adapter, améliorant les points faibles de la race et développant la génomique et les outils technologiques. Parmi les éleveurs participants, un seul néo-aquitain présentait un animal, le Gaec Verger de Glénic (23). Concourant dans la catégorie Vaches suitées nées entre le 1er août 2018 et le 31 juillet 2019 Precieuse a loupé de peu la première place. « Precieuse a une taille exceptionnelle pour son âge, des longueurs plus que remarquables, de jolies mamelles. Elle est bien suitée, c’est une vache qui a beaucoup d’avenir », a souligné le juge Olivier Blanchard. Au bout de trois heures de concours, les prix de championnat ont été attribués à Neroli au Gaec de la Condemine (71) pour les mâles et à Juline au Gaec de Maublanc (71) pour les femelles. Un prochain rendez-vous peut d’ores et déjà être noté dans les agendas : le National charolais aura lieu au Sommet de l’Élevage en octobre 2022.
En race Salers, deux éleveurs corréziens sont montés sur le podium. Pacific au Gaec Yves Fourtet obtient le 1er prix pour les taureaux jeunes. En seconde place on retrouve un autre corrézien Pepito au Gaec Breuil de Rigier qui classe également sa vache Marie première du top Index. « Cela fait plus de 10 ans que nous participons au Salon, raconte l’éleveur, avec Baron et ses descendants puis avec Marie et maintenant son fils Pepito. Après une année sans salon, nous sommes tous contents de nous voir mais la situation actuelle nous préoccupe avec l’augmentation des prix des céréales et des engrais ». À noter pour les aficionados de la race Salers : le prochain Concours national de la race se déroulera à Brive les 23, 24 et 25 septembre prochain.

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