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Les producteurs de la SLVA décidés à obtenir une hausse de prix

En bloquant le site de la SLVA(1) de Theix, les producteurs puydômois, creusois, corréziens et altiligériens ont entamé le bras de fer pour obtenir une hausse du prix du lait.

«On demande 34 centimes/ litre de lait comme tous les éleveurs de Terra Lacta, il est hors de question que l’on reste à 31 centimes/litre de lait ». Jacques Cornelissen, éleveur à Saint-Fréjoux en Corrèze fait partie des 450 producteurs de la Coopal (satellite de collecte de la coopérative Terra Lacta) qui ne comprend pas pourquoi, son lait aurait moins de valeur que celui de ses collègues de l’Ouest. Depuis le début de l’année, le prix payé par la Société laitière des Volcans d’Auvergne à ses producteurs dépendant de la collecte de Theix (Puy-de-Dôme) et d’Auzances (Creuse) est en effet inférieur non seulement à celui de la plupart des concurrents sur la zone, mais pire, il décroche par rapport au prix moyen payé par la coopérative dont ils dépendent. « Ce sont les principes mêmes de la coopération qui sont ici bafoués», relève David Chauve, président de la FNSEA 63. Pour la fin de l’année, « les dirigeants de la Coopal sont même allés jusqu’à annoncer le chiffre de 29 cts/litre», ajoute Thierry Chirol de la FDPL du Puy-de-Dôme. Face à ses propositions « indécentes et complètement déconnectées de la réalité du marché », les producteurs ont entamé, jeudi en fin de matinée, un blocage du site SLVA de Theix. Une quarantaine d’éleveurs venus du Puy-de-Dôme, de Haute-Loire, de Corrèze et de Creuse étaient présents dès le début de l’action syndicale à l’appel du réseau FNSEA-JA.

Quelle stratégie d’entreprise ?

À Theix, 120 millions de litres de lait sont conditionnés chaque année. Entre 50 et 60 000 litres sont commercialisés en lait de montagne, essentiellement en marque distributeur Carrefour. Pour Eric Richard, président de la section laitière de Haute-Loire, la politique de prix au rabais de l’entreprise est symptomatique d’un défaut de stratégie : « Ce n’est pas aux producteurs de payer les choix stratégiques de l’entreprise qui s’est enfermée dans une production de lait de consommation non segmentée dont les prix sont au bon vouloir des enseignes de distribution ». Une absence de lisibilité, qui interroge d’autant plus que le marché laitier est plutôt porteur. « Nous sortons de deux années très compliquées. Dans un contexte plus favorable, des entreprises qui n’arrivent même pas à tenir les 300 euros/1 000 litres sur l’année, c’est inquiétant », se désole Sébastien Brousse, de la section laitière de la Creuse.

Un huissier, comme premier messager

Inquiétante aussi l’attitude des responsables de l’entreprise, qui au lieu d’engager le dialogue avec les éleveurs, leur a envoyé d’emblée un huissier. « Il n’en fallait pas davantage pour motiver les producteurs », estime Thierry Chirol. Avec d’autres collègues des départements voisins, il a assuré la permanence du site durant la nuit. Le lendemain matin, une trentaine d’éleveurs est venue les relayer. Une délagation a été reçue dans la matinée par le président et le vice-président de la Coopal. Si aucune annonce concrète n’a été faite vendredi, un rendez-vous a été calé pour le 7 décembre. Objectif : obtenir de Terra Lacta un complément de prix pour la fin de l’année pour les 450 producteurs d’Auvergne et du Limousin.

 

(1) Société laitière des Volcans d’Auvergne

Thierry Chirol, Administrateur FDPL et livreur à la Copal

«Réaction indigne d’une coopérative»

 

Les producteurs qui manifestaient semblaient déçus de la réaction de leur laiterie. Qu’en est-il réellement ?

La manifestation s’est organisée à l’initiative des producteurs qui livrent à Coopal, car à l’heure du bilan de l’année, nous constatons que le lait livré à Coopal était payé 10€/1000L de moins que dans les autres laiteries. Nous avions, me semble-t-il, de bonnes raisons de nous interroger sur la justification de tel prix.

Alors que nous voulions demander des comptes à notre coopérative, le premier contact que nous avons eu, a été celui d’un huissier. Ensuite il nous a fallu attendre 36h pour rencontrer Paul Faure, le Président de la coopérative. Et nous attendrons encore jusqu’au 7 décembre pour rencontrer le Président de Terra Lacta, dont Coopal est une filiale. Ce n’est pas ce type de relation que l’on attend d’une coopérative !

Plus que déçus, les producteurs venus parfois de loin (Creuse, Haute-Loire…) ont été choqués par le mépris auquel ils ont été confrontés tant de la part de l’équipe dirigeante que des agriculteurs responsables de la coopérative. C’est la 3ème mobilisation des producteurs depuis juillet. Il serait temps de prendre la mesure de l’attente des adhérents !

 

Les producteurs vous ont mandaté pour les représenter lors de la rencontre du 7 décembre. Qu’attendez-vous de ce rendez-vous ?

Avant tout nous attendons un retour sur le prix du lait, comme le Président de Coopal nous l’a laissé entendre vendredi. L’attente est d’autant plus forte en la matière que le marché laitier connaît actuellement une amélioration.

Ensuite nous souhaitons être entendu quant à la stratégie de l’entreprise qui échappe actuellement aux producteurs. Depuis plusieurs années, les dirigeants de Coopal prétendent aller à la conquête du marché mondial du lait UHT. De notre point de vue, cette stratégie n’a pas de sens quand on se situe au cœur du Massif central, au vu des frais d’approche du 1er port ! Quant au marché principal de Coopal : lait UHT de marque distributeur et 1er prix, comment pourrait-il apporter de la valeur ajoutée ? Nous nous interrogeons sur la raison de l’abandon de la segmentation en bio alors que c’est le seul segment du lait UHT qui se développe !

Nous voulons développer une vraie relation de confiance constructive comme elle doit exister dans toute coopérative.

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