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Le secteur agricole cumule les difficultés

À la tribune de cette session : Jean-Marie Colon, premier vice-président de la Chambre d’agriculture de la Creuse, Francis Haberstock, directeur de la CDA 23, Pascal Lerousseau, président de la CDA 23, Virginie Darpheuille, préfète de la Creuse, et Nicolas Simonnet, vice-président du Conseil départemental en charge de l’agriculture.
À la tribune de cette session : Jean-Marie Colon, premier vice-président de la Chambre d’agriculture de la Creuse, Francis Haberstock, directeur de la CDA 23, Pascal Lerousseau, président de la CDA 23, Virginie Darpheuille, préfète de la Creuse, et Nicolas Simonnet, vice-président du Conseil départemental en charge de l’agriculture.
© CDA 23

C’est avec la présence attentive de la nouvelle préfète de la Creuse Virginie Darpheuille que s’est déroulée la Session de la Chambre d’agriculture de la Creuse, à Guéret le 29 septembre dernier.

3e année consécutive de sécheresse pour les agriculteurs creusois
« Le Limousin n’est pas le château d’eau de la France et il ne l’a d’ailleurs jamais été ! » C’est par cette entrée en matière que le Président, Pascal Lerousseau, ouvre la séance de la Session Chambre d’agriculture. En effet, il rappelle que, si la Creuse et le Limousin sont plutôt bien dotés en ruisseaux et rivières, il n’empêche que ce réseau reste un réseau de surface et que l’eau qui n’est pas captée lorsqu’il pleut repart directement à la mer, sans profit pour quiconque. C’est sur la base de ce constat que le Président de la Chambre d’agriculture défend sa position : « Il faut capter cette ressource quand elle est là afin de pouvoir la redistribuer lorsque de besoin. Il ne s’agit pas ici de changer les pratiques agricoles creusoises en irrigant à tout va, mais bien de permettre la survie des exploitations lorsque celles-ci sont confrontées à des difficultés ». Il poursuit en argumentant que « C’est en sécurisant l’abreuvement des animaux via des solutions de captages, de forages ou de retenues, que les éleveurs pourront se retirer du réseau d’eau potable et sécuriser l’approvisionnement en eau des populations. Si, concernant les solutions de captages et de forages, avec la région Nouvelle-Aquitaine, on arrive à obtenir un certain soutien¹, concernant les retenues collinaires, rien ne bouge ! Je tiens ce même discours depuis des années mais nous nous heurtons à une position idéologique de l’Administration ». Et de poursuivre en s’adressant à la Préfète : « Il est pourtant urgent de trouver des solutions car les sécheresses vont continuer, et sans eau, il n’y aura plus d’agriculture, plus d’élevage et ne l’oublions pas… plus de nourriture non plus ! Merci, Madame la Préfète, de faire remonter nos doléances et propositions au Gouvernement avant qu’il ne soit trop tard pour nous, alors même que le Président Macron ne cesse de prôner l’indépendance alimentaire du Pays ! »

Plan de relance et RIP
Si la majorité des dispositions vont dans le bon sens, pour les élus de la Chambre d’agriculture de la Creuse, les aides prévues dans le RIP ne suffiront pas à redresser le bilan catastrophique des exploitations d’élevage. « Les éleveurs sont pris en étau entre des résultats d’exploitation en baisse et les agissements de groupuscules, lesquels, sous couvert de notions liées au bien-être animal, visent en fait l’abolition de toute forme d’élevage. » Pour eux, le RIP en est la parfaite illustration et de dénoncer « qu’il est notoire et dommageable que les instigateurs de ce référendum soient les mêmes qui investissent massivement dans des usines dont l’objet est de fabriquer de la viande cellulaire ! »
Des comptes stables mais des indicateurs qui révèlent de multiples difficultés
Invité pour l’occasion, Samuel Duquet, du Crédit Agricole Centre France a présenté aux membres de la Session une étude réalisée sur l’état de santé bancaire des exploitations agricoles des départements de la Creuse, de l’Allier, du Puy-de-Dôme, de la Corrèze et du Cantal.
À première vue, il apparaît que les différents indicateurs financiers sont plutôt stables et de ce fait, le secteur agricole ne relève pas d’un secteur à risque pour l’organisme bancaire.
Mais à bien y regarder, lorsqu’on analyse un peu plus finement les données, on peut constater qu’en réalité, la dette des agriculteurs s’est déplacée et que ceux-ci préfèrent négocier des délais avec leurs différents fournisseurs plutôt que de négocier avec leur banque pour éviter les pénalités. On constate donc un éparpillement de la dette dont il est compliqué de connaître l’ampleur. En continuant l’analyse, on s’aperçoit par ailleurs que l’épargne réalisée sur une période de dix à quinze ans a fondu comme neige au soleil ces deux dernières années. Les agriculteurs ont donc préféré puiser dans l’épargne plutôt que de s’endetter un peu plus. Enfin, au regard des différentes sécheresses et des difficultés croissantes à abreuver et alimenter les troupeaux, les éleveurs sont souvent contraints et forcés de décapitaliser leur cheptel, entraînant par là-même une baisse des charges et une rentrée d’argent ponctuelle mais aussi une baisse de productivité ! Le département n’en finit plus de perdre des vaches et cela tend à s’accélérer ces derniers temps car, en plus des difficultés climatiques, face à un prix de la viande qui ne décolle toujours pas, alors qu’il y a de la demande, les bêtes coûtent de plus en plus cher à l’étable !
Devant les résultats de cette étude, pas de quoi se réjouir donc pour les élus de la Chambre d’agriculture…

1. La région Nouvelle-Aquitaine va apporter son soutien financier à ce type de projet pour les départements 19, 23 et 87.

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