Philippe Chopin, Préfet de la Creuse, n’en finit plus de prendre la température agricole. De comices en foires primées, le représentant de l’État poursuit sa découverte de l’agriculture creusoise directement sur les exploitations. C’est à Aulon, au Gaec Durudaud puis au Gaec Moreau Romain et Guy, qu’il a appréhendé les productions agricoles du département mais également été interpellé une fois encore sur les problématiques du moment. Chiffres à l’appui, Pascale, membre du Gaec Durudaud, ne peut qu’étayer ses propos lorsqu’elle évoque une augmentation en moyenne de 20 % des charges sur les 35 dernières années alors que dans le même temps, le prix du taurillon est sensiblement le même (autour de 3,80 euros/kg). Rappelant que les accords du 17 juin sur les prix de la viande bovine ne sont effectivement pas respectés, elle indique que le prix est même passé de 3,82 euros/kg au premier semestre 2015 à 3,75 euros/kg aujourd’hui !
Comment ne pas évoquer non plus la sécheresse ? Pour les deux Gaec, le constat est sans appel. Ce sont de 30 % à 40 % de fourrages en moins. L’administration assure avoir pris le sujet en mains pour déposer un dossier de reconnaissance du département en calamités agricoles. Un dossier qu’elle hésite à déposer pour la commission nationale d’octobre ou celle de décembre afin d’avoir un dossier en terme de pertes de rendement en maïs le plus affiné possible selon elle. Les agriculteurs présents ont, quant à eux, souligné le caractère d’urgence de ce dossier alors que les stocks de fourrage sont bien entamés et que les récoltes de maïs s’annoncent catastrophiques. Les trésoreries exsangues ne permettent pas d’acheter des aliments. Les aides sécheresse sont donc nécessaires et urgentes et ne sauraient attendre la fin de l’année voire le début 2016 !