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Le frelon asiatique, un insecte invasif et destructeur

Apparu en 2004 dans le sud de la France, il a colonisé une grande partie du territoire avec un impact important sur les ruchers. Sa destruction doit être raisonnée et nécessite du matériel spécifique.

© GDS Creuse

Dans le cadre de l’organisme à vocation sanitaire (OVS) régional pour le domaine animal avec sa mission multi-espèces, en relation avec le GDS apicole de la Creuse et vos nombreuses questions sur le frelon asiatique, notamment lors de notre dernière journée portes ouvertes, nous faisons ici un point sur cet insecte invasif et destructeur.

Un prédateur majeur des abeilles
Vespa velutina est une espèce diurne qui, contrairement au frelon d’Europe, interrompt toute activité à la tombée de la nuit. Il se nourrit de fruits mûrs et capture différents insectes pour nourrir les larves. En vol stationnaire à une vingtaine de centimètres de l’entrée de la ruche, une ouvrière de V. velutina succède régulièrement à une autre pour capturer les butineuses qui reviennent chargées de pollen. Le frelon tue l’abeille, la dépèce et ramène le thorax au nid. La conformation des ruches permet de réduire la pénétration des frelons. La prédation se limite alors aux abeilles adultes, mais leur présence insistante, parfois en grand nombre (15 à 20), devant les ruches stresse les abeilles, réduisant leurs sorties, ce qui limite les récoltes de nectar et de pollen à un moment où les abeilles élèvent leurs dernières ouvrières de l’année et font leur réserve. En cas d’affaiblissement de la ruche, les frelons finissent par y pénétrer et la détruisent.

Un cycle biologique original
C’est en automne (octobre à novembre) que les femelles reproductrices de la nouvelle génération quittent le nid en compagnie des mâles pour s’accoupler ; elles sont les seules à hiverner tandis que les mâles, les dernières larves et les ouvrières meurent. Les femelles fécondées hivernent isolément ou par groupes de deux ou trois enterrées ou dans les troncs pourris. Au printemps (mars à juin), chaque reine fondatrice ébauche un nouveau nid, pond quelques œufs et soigne ses premières larves qui deviendront, un mois à un mois et demi plus tard selon la température, des ouvrières adultes capables de prendre en charge la construction du nid et l’entretien de la colonie. La reine consacrera alors le reste de sa vie à pondre. Les jeunes nids, de la taille d’une orange, sont installés sur le rebord d’un toit, dans divers abris ou des ruchettes vides. Ils comptent une dizaine de cellules entourées d’une fine coupole de papier puis d’une enveloppe sphérique. 70 % des colonies déménagent, courant août, lorsque le nid primaire est placé trop près du sol ou dans un endroit confiné ; la colonie s’installe alors dans un nouveau nid construit par les ouvrières souvent à plus de 10 m dans un arbre ou sous une charpente ou dans les cheminées. Avec l’apparition des ouvrières, l’activité de la colonie s’intensifie et la taille du nid augmente pour atteindre son maximum au début de l’automne. Les nids apparaissent en moyenne cinq fois plus populeux que ceux du frelon d’Europe. Les plus grands peuvent produire plus de 13 000 individus au cours de la saison (d’avril à novembre) et peuvent contenir à l’automne près de 2 000 ouvrières qui élèvent entre 500 et 1 000 futures fondatrices et autant de mâles.

Un piégeage individuel peu efficace
Le piégeage printanier des femelles fondatrices est inutile voire contreproductif. Elles sont très nombreuses et le printemps est la période où la mortalité des fondatrices de frelons comme de guêpes est la plus élevée, en grande partie du fait de la compétition intervenant entre individus d’une même espèce. Détruire certaines fondatrices à cette période ne ferait que laisser la place à d’autres. De plus, il n’y a actuellement aucun piège réellement sélectif vis-à-vis du frelon asiatique. Le piégeage des ouvrières n’est recommandé qu’en cas d’attaque de frelon asiatique sur un rucher, de préférence avec comme appât du jus de vieille cire fermentée ou attractif composé d’extraits de plantes et d’actifs naturels, les pièges sont à poser uniquement au niveau du rucher. Ceci pourrait permettre de diminuer la pression de prédation et d’affaiblir les colonies du frelon. Ces pièges sont à poser à partir du mois de juin, période la plus fragile du cycle de développement des colonies, et jusqu’à la fin de la saison de prédation (octobre à mi-novembre).

Des risques pour l’homme faibles
En France, tous les observateurs s’accordent sur le fait que V. velutina n’est pas agressif et qu’il est possible d’observer son nid à 4 ou 5 m de distance sans risque. Les rares personnes piquées l’ont été en tentant de détruire un nid ou en touchant une ouvrière par inadvertance. La piqûre, si elle est douloureuse, n’est pas plus dangereuse que celle d’une guêpe ou d’une abeille. Il faut toutefois demeurer extrêmement prudent face aux très gros nids installés dans les arbres. Lorsque l’on s’approche à moins de 5 m d’un nid de frelon, plus la colonie qu’il renferme est importante et plus les risques sont grands de subir l’attaque d’un essaim d’ouvrières.

Une destruction des nids à privilégier, Farago Creuse répond à vos attentes
La destruction des colonies reste la méthode la plus efficace pour diminuer les populations de frelons asiatiques. Farago Creuse, mandatée par GDS Creuse pour répondre aux attentes dont vous nous avez fait part, a formé plusieurs techniciens aux méthodes de lutte contre frelons asiatiques, communs et guêpes. Plus de 400 nids confondus ont été détruits l’année passée. Le frelon asiatique a été classé comme danger sanitaire de deuxième catégorie pour les abeilles. Si vous observez un nid, signalez-le à votre mairie qui prendra les mesures qui s’imposent. GDS Creuse, via sa filiale Farago, équipée avec du matériel performant pouvant atteindre des nids à 30 mètres de hauteur, reste à votre disposition pour la destruction de ces derniers et pour tout renseignement complémentaire.

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