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Lait
Le ministre veut des « décisions courageuses et urgentes »

Le plan de développement de la filière laitière, annoncé à Lille lors de la dernière assemblée générale des producteurs de lait (FNPL) en avril, sera opérationnel en septembre.

La future loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche (LMAP) doit fournir des éléments nouveaux de compétitivité aux agriculteurs, selon Bruno Le Maire. Mais cette recherche de compétitivité « doit être accompagnée par des plans de développement de filière » comme celui décidé pour le secteur laitier français, a indiqué le ministre de l’agriculture aux sénateurs le 28 avril, lors d’un débat d’orientation sur le projet de LMAP qui arrive en séance publique au Palais du Luxembourg le 18 mai. La même semaine, le ministre a précisé davantage ce qu’il attendait de ce plan pour la filière laitière lancé en septembre prochain, en particulier lors de l’Assemblée générale des coopératives laitières (FNCL), le 29 avril, à Paris. Le ministre affirme « faire confiance » à la filière pour réussir son entrée dans « le nouveau monde agricole » d’aujourd’hui, qui appelle des « décisions courageuses et urgentes ».

 

Consultation élargie

Bruno Le Maire veut par ce plan de développement « récupérer les parts de marché perdues » dans le lait au bénéfice de l’Allemagne en particulier, dont les exportations de lait liquide à destination de la France ont bondi de 70 % depuis janvier 2010. De plus, ce plan doit permettre de « mieux organiser la collecte » laitière et de « favoriser davantage d’investissements » dans la filière. Mais le ministre va arrêter ses choix sur la base des propositions du Cniel, l’interprofession laitière, attendues le 15 mai.

 

La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), syndicat de producteurs majoritaire a d’ailleurs choisi de consulter les autres syndicats agricoles, la Coordination rurale et la Confédération paysanne, pour accoucher de propositions partagées le plus largement possible chez les producteurs. Maîtrise de l’offre En outre, compétitivité et régulation des marchés « ne s’opposent pas », selon Bruno Le Maire. A côté d’une régulation européenne des marchés du lait en cours d’élaboration, et attendue au travers d’un paquet législatif européen déposé par Bruxelles avant la fin de l’année, le ministre français estime que le plan de développement peut « faire gagner de la compétitivité au secteur, et pas seulement chez les producteurs ».

 

Il a par ailleurs confirmé aux coopératives laitières qu’il assumait sa décision de redistribuer vers les bassins de production qui en ont besoin les 2 % d’augmentation de quotas pour 2009, gelés dans un premier temps puis dégelés. Une mobilité des quotas que les coopératives laitières réclament depuis plusieurs années. En matière de maîtrise de l’offre laitière française, le président de la FNCL, Gérard Budin, juge aussi « plus pertinent de produire au plus juste des marchés » pour « limiter le risque prix ». C’est pourquoi les coopératives défendent une position « volumes/prix différenciés » qui est au cœur de leurs propositions pour le plan qu’elles transmettront au ministre d’ici le 15 mai.

 

Compétitivité

Mais gagner en compétitivité « ne signifie pas l’agrandissement des exploitations », souligne le ministre, « ce serait trop simple et ça se saurait », a-t-il ironisé devant les adhérents de la FNCL. Gagner en compétitivité c’est d’abord « réduire les coûts de production », selon Bruno Le Maire ; cela passe aussi par le débouché et « la capacité à trouver des marchés », ce qui n’est « pas que l’affaire des producteurs mais de tous, de chaque usine laitière dans chaque région de France ». Et le ministre ne cesse d’insister sur l’égale responsabilité des transformateurs en la matière. Enfin, pour obtenir des gains de compétitivité, Bruno Le Maire pense à une meilleure « valorisation des produits » qui permet d’« accroître les marges et les revenus des producteurs ».

 

Quant à la relation producteur-transformateur, elle doit « être fondée sur le principe de l’équité qui sera au cœur de la LMAP, du plan de développement et, je le souhaite, de la PAC 2013 », a indiqué Bruno Le Maire aux adhérents de la FNCL.

La coopération redoute des OP doublons

 

« La coopération est une organisation économique de producteurs. » Gérard Budin, le président de la FNCL, a voulu signifier au ministre de l’agriculture, le 29 avril, que dans le cadre du renforcement des organisations de producteurs (OP) et de la contractualisation dans les filières, deux sujets phares de la future LMAP, les coopératives laitières ne doivent « pas être contraintes à un double formalisme » à l’issue de l’adoption de ce texte prévue en juillet. En effet, pour Philippe Mangin, président de Coop de France, la coopération « ne recensera pas (ses) agriculteurs dans deux assemblées différentes », c’est-à-dire le conseil d’administration de la coop et une OP parallèle « où l’on retrouverait les mêmes ». Bref, les coopératives se veulent des OP à part entière pouvant légitimement bénéficier des soutiens communautaires prévus pour ces organisations. Bruno Le Maire a simplement répondu sur la question des contrats écrits, affirmant qu’« il n’est pas question de revenir sur le contrat coopératif qui marche » et qu’« un modèle de contrat » allait être défini par la loi, où devra « figurer un volume, une durée et un prix ».

Forte probabilité d’autres plans de développement

 

Selon Bruno Le Maire, le même type de plan de développement décidé pour le secteur laitier, « serait utile également dans les domaines de l’élevage et des fruits et légumes », a-t-il déclaré lors de son discours clôturant l’assemblée générale des coopératives laitières (FNCL), le 29 avril. Le ministre a annoncé qu’il examinait actuellement cette possibilité.

Sodiaal-Entremont : L’ultimatum du ministre

 

Au sujet du rachat d’Entremont par le groupe coopératif Sodiaal qui traîne en longueur depuis plusieurs mois, le ministre de l’agriculture a indiqué devant l’Assemblée générale de la FNCL qu’on était « arrivé à la fin de la partie ». Bruno Le Maire a donné aux acteurs concernés jusqu’au 15 mai pour qu’ils achèvent leurs négociations. Selon lui, « il n’y a pas d’autres alternatives crédibles ».

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