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La grogne des agriculteurs bio

La récente annonce de la baisse des aides au maintien pour l’année 2014 suscite l’incompréhension des agriculteurs bio. Pour manifester leur désaccord et leur inquiétude face à l’avenir, ils se sont réunis mardi matin devant la Préfecture à l’appel d’Agrobio 19 et 87, du groupement des agriculteurs bio de Creuse et des commissions bio des chambres d’agriculture.

© P. Dumont

Le 7 mars dernier, un arrêté ministériel fixait à 74,57 % le coefficient stabilisateur du volet « maintien » de l’agriculture biologique pour la campagne 2014. En clair, le budget alloué étant dépassé, les agriculteurs en bio depuis plus de 5 ans devraient voir baisser leur aide au maintien de 25 %. Une véritable douche froide à laquelle se rajoute un décalage de trois mois dans le paiement. En réaction à cette annonce, une soixantaine d’agriculteurs bio limousins, toutes tendances syndicales confondues, se sont retrouvés devant la Préfecture de région le 17 mars à 11 h 00.

Une baisse « incohérente »
« L’État souhaite encourager le développement du bio, des actions sont mises en place en ce sens et, dans le même temps, on réduit le montant des aides de 25 %, c’est incohérent ! », souligne Jérôme Keller d’Agrobio 87. Pourtant, les acteurs de la filière avaient alerté, à de multiples reprises, le ministre de l’Agriculture sur le risque que l’enveloppe soit insuffisante. Aujourd’hui la crainte des professionnels est que cette baisse ne signe l’arrêt de mort de certaines exploitations. L’année 2015 qui débute ne les rassure pas. « Désormais la Région est autorité de gestion pour les fonds du second pilier de la PAC, poursuit Jérôme Keller. Au départ, 24 millions d’euros étaient évoqués. Aujourd’hui, seuls 14,5 millions d’euros seront redistribués. Où sont passés les 9 millions restants ? » En février, dans un communiqué, le président de Région, Gérard Vandenbroucke réaffirmait pourtant son soutien à l’agriculture biologique. Il rappelait également que les décisions prises en matière d’agriculture biologique étaient le fruit d’une concertation entre la Région, la DRAAF et la profession agricole. « Il n’y a pas eu de concertation mais plutôt un dialogue de sourds, estime pour sa part le représentant d’Agrobio 87. Nous avons tenté d’obtenir un rendez-vous à deux reprises au titre de l’interprofession mais en vain ». Dans le détail, le Programme de Développement Rural élaboré pour 2014-2020 prévoit deux aides pour l’agriculture bio, une aide à la conversion de cinq ans suivi d’une aide au maintien. C’est cette seconde partie qui serait affectée puisqu’elle serait plafonnée à cinq ans (elle pourrait être prolongée de 5 ans supplémentaires dans le cas d’une exploitation certifiée 100 % bio). 10 ans au total, une durée trop courte selon les agriculteurs bio. « L’agriculture bio s’envisage sur le long terme. Les investissements sont lourds et le différentiel de prix de vente ne permet pas de rattraper ça, explique Jérôme Keller. Cette aide n’est pas une aide économique mais plutôt une aide écologique, une reconnaissance de la plus value apportée par l’agriculture biologique sur l’environnement. Le terme « aide au maintien » est mal choisi ».

Affaire à suivre
Reçue par la directrice de cabinet du Préfet de région, une délégation a fait état des difficultés qui s’annoncent pour les agriculteurs bio en 2015. Difficultés de trésorerie en premier lieu, qui ne devraient pas s’améliorer malgré l’annonce du déblocage d’une aide complémentaire faite par Stéphane le Foll le 17 mars, aide qui serait versée cet été. La directrice de cabinet s’est engagée à transmettre la demande qui a été faite de réunions de travail régulières entre la Région, la DRAAF, les groupements d’agriculteurs bio et les commissions bio des chambres d’agriculture. La délégation espère donc du nouveau dans les semaines à venir.

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