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La forêt face au changement climatique

La filière Forêt/Bois a une carte à jouer dans le changement climatique. Pour en débattre, Unisylva a mis le thème à l’honneur à l’occasion de son assemblée générale, dans une conférence intitulée Quel rôle pour les forêts et la filière bois françaises dans l’atténuation du changement climatique ?

Bertrand Servois, président d’Unisylva.
Bertrand Servois, président d’Unisylva.
© P. Dumont

En 2016, la forêt française a stocké plus de 120 Mt de Co2, soit à elle seule 27 % des émissions captées dans l’année. Pour la filière Forêt/Bois c’est bien la preuve des atouts dont elle dispose face au changement climatique et du rôle majeur qu’elle est appelée à jouer. « Aujourd’hui, la forêt française va plutôt bien en amont comme en aval où de nombreux investissements ont été faits et où les techniques ont évolué, confie Bertrand Servois, président d’Unisylva. Il y a un gros effort de communication à faire, cependant. L’opinion publique nous voit de façon plutôt favorable mais ne veut pas que l’on coupe les arbres. Laissez faire la nature peut paraître intelligent à première vue mais ça ne l’est pas ! ». Pour débattre de la place que peut jouer la forêt face au changement climatique, Unisylva avait choisi d’inviter Alain Bailly de l’institut technologique FCBA. Il a présenté une étude menée par l’INRA à la demande du ministère de l’Agriculture qui montre l’impact de différents scénarios de gestion de la forêt sur le stockage de carbone d’ici à 2050. Au départ, un constat : la forêt stocke beaucoup de carbone en grande partie par insuffisance de récolte. Différentes formes de stockage sont évaluées : sur pied, dans les produits bois mais aussi dans l’économie d’émission réalisée lorsqu’on utilise le bois énergie ou le matériau bois à la place d’énergies fossiles ou d’autres matériaux. Trois scénarios ont été étudiés. Dans le premier, la forêt est quasiment sanctuarisée avec une gestion des peuplements peu active. La récolte annuelle reste proche du niveau actuel et le taux de prélèvement par rapport à l’accroissement biologique diminue progressivement des 50 % actuels à 37 % à l’horizon 2050. Le second scénario met l’accent sur les régions. Partant du principe que leur rôle prendra le pas sur celui de l’État et que la demande en biomasse ira croissant, le taux de prélèvement serait maintenu et le volume récolté atteindrait les 75 Mm3 volume aérien total à l’horizon 2035. Enfin la troisième simulation prévoit la mise en place d’un plan de reboisement de 50 000 ha par an sur 10 ans sur des zones peu productives. La récolte augmenterait alors jusqu’à 70 % de taux de prélèvement par rapport à l’accroissement biologique. Ce schéma nécessiterait 60 M de plans par an et les surfaces nécessaires sont actuellement disponibles. Une récolte plus grande permettrait en outre un stockage de carbone plus sûr, hors de l’écosystème, soumis à de nombreux aléas (scolytes, incendies, …). « Cette étude montre bien l’intérêt du bois dans le changement climatique et face aux évolutions de la société, souligne Alain Bailly. Même si de nouvelles énergies apparaissent, la demande est tellement grande que cela ne suffit pas. Le troisième scénario est considéré comme le minimum à atteindre par le ministère de la Transition écologique et solidaire ». Comment reboiser avec une pression du gibier élevée ? L’investissement nécessaire, lourd, ne sera-t-il pas un frein ? Comment la réglementation sera-t-elle adaptée ? De nombreuses questions subsistent toutefois quant au déploiement de ce scénario.

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