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La construction de bâtiment d’élevage : et si on misait sur le vent ?

Prendre en compte l’évolution du climat, les préconisations en termes de bien-être animal mais aussi l’agrandissement des troupeaux, les périodes d’occupation des stabulations : autant de points auxquels il est nécessaire de porter son attention lorsqu’on projette de faire construire un bâtiment d’élevage. Zoom sur le logement dit multinef et la construction métallique au plein cœur de la Creuse…

© Céline Alanord

La Chambre d’Agriculture de la Creuse a organisé sur une demie journée son Rallye Bâtiments, une matinée à laquelle une cinquantaine d’agriculteurs ont participé en venant pousser les portes de trois exploitations voisines. Par simple curiosité ou ayant un réel projet en tête, les agriculteurs ont pu juger par eux-mêmes les bâtiments correspondants le mieux à leurs attentes. Le Gaec Sabouret et le Gaec de Gladière, ainsi que les entreprises ayant réalisé les structures, ont pu répondre à toutes les questions. Ventilation, litière, alimentation, financement : ce Rallye a été l’occasion de lever les doutes sur ces sujets. À Parsac, l’accueil au Gaec de Gladière a permis d’apprécier une construction en tunnel dits « multinef » créée en 2016 par l’entreprise Filclair/Baticlair. Plus long et moins large que le bâtiment bois de l’EARL Herin, le multinef a la particularité d’être modulable. La ventilation se fait par le toit grâce à des ouvrants qui sont pilotés en fonction des réglages de sondes liées aux conditions climatiques. Les aérations latérales sous forme de filets « brise-vent » peuvent être manuelles mais également motorisées. « Notre approche technique du bâtiment d’élevage est basée sur le raisonnement de la luminosité et de la ventilation, cela permet de supprimer la forte concentration d’ammoniaque à l’intérieur de la stabulation » indique Aurélien Margot, du Gaec de Gladière. L’évacuation de l’air se fait alors de façon naturelle grâce aux vents entrants et sortants. En hiver le bâtiment est un abri, qui grâce aux « brise-vent » vont permettre de renouveler l’air tout en réduisant sa vitesse à l’intérieur du bâtiment. En été il protège également les bêtes qui souffrent de plus en plus des chaleurs. « On sent que nos animaux s’y sentent bien » confie Mireille Bussière du Gaec de la Gladière. Pour diminuer l’investissement, le Gaec a opté pour un montage fait par ses propres soins tout en étant aiguillé par le biais de l’assistance technique de l’entreprise Filclair/Baticlair. Au final, le bâtiment pouvant accueillir 70 animaux en période pleine revient aux environs de 107 630 € (soit 1 540 € ramené à la vache)¹.
Au Gaec Sabouret, basé à Vigeville, les trois associés ont fait le choix de la structure métallique. Un bâtiment spécifique à l’élevage pouvant accueillir environ 75 vaches. L’idée première de la construction était d’offrir un véritable logement aux bêtes « au début du Gaec, beaucoup de vaches étaient dehors, ça devenait un réel besoin et le métallique nous a paru être le matériau le plus optimal ». Doté d’un couloir central de 5,50 m comme les trois autres bâtiments, le travail est ressenti comme « plus pratique ». La stabulation fonctionne en « fermé » la plupart de l’année et les animaux y sont abrités grâce à des soubassements en béton et des barrières habillées avec des tapis caoutchouc. La ventilation se fait par des « rideaux » télécommandés sur enrouleurs. « Ce système de ventilation permet de très vite évacuer la poussière comme lorsqu’on passe la pailleuse. En un aller-retour il n’y a plus rien en suspension ». Fabriqué par l’entreprise Ferreira-Vilaca en partenariat avec la SARL Ponzo pour la maçonnerie, le bâtiment a été réalisé sur place grâce à leurs propres poseurs « Les maîtres mots de nos entreprises et de nos réalisations sont adaptation, service, qualité et proximité au meilleur prix ». Un projet qui revient à 210 600 €. Le Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles (PCAE) 2018-2020 prévoit un taux d’aide publique de 30 % avec une majoration de 5 % pour les jeunes et/ou les nouvelles installations datant de moins de 5 ans. Une majoration est encore à prendre pour les zones de montagne avec 10 % à la clé. La prochaine période de dépôt de dossier débute en janvier jusqu’à juin. Une belle luminosité, une bonne ventilation, des économies, un outil de travail plus confortable et la prise en compte du confort de l’animal : un bon résumé de l’évolution qui se fait au sein des exploitations creusoises.

1. Compter 20 000 € de plus pour une construction clé en main.

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