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L'étiquetage sur l'origine du lait, c'est fini...

Une décision du Conseil d'État vient de mettre fin à l'expérimentation française d'étiquetage de l'origine du lait. Inacceptable pour la FNPL alors même que les consommateurs réclament des produits locaux.

Christophe Limoges, président du Criel NA.
Christophe Limoges, président du Criel NA.
© P. Dumont

C'est acté, bientôt on ne saura plus d'où provient le lait en bouteille ou contenu dans les produits transformés que nous consommons. À la demande de Lactalis, le Conseil d'État vient en effet de statuer : le décret de 2016 instaurant la mention d'origine du lait sur l'étiquette du produit est annulé. Promulgué courant 2016, ce décret instaurait une expérimentation obligeant les transformateurs à indiquer l'origine du lait utilisé dans leurs produits. Elle devait se poursuivre jusqu'à la fin 2021. Lactalis avait demandé son retrait. Le Conseil d'État vient de lui donner raison. Selon la Cour de Justice Européenne, deux éléments peuvent conduire à rendre cet étiquetage obligatoire : une demande massive des consommateurs et le fait qu'un lien entre l'origine du lait et ses propriétés alimentaires soit démontré. Dans le cas présent, le dernier critère n'a pu être prouvé. La décision est un coup dans le dos des producteurs de lait qui ne décolèrent pas. « Cela va à l'encontre de la demande de la société, s'indigne Christophe Limoges, président du Comité Régional Interprofessionnel de l'Économie Laitière de Nouvelle-Aquitaine. Les producteurs laitiers respectent des cahiers des charges très stricts pour une traçabilité et une qualité maximum. Or, avec cette décision, c'est tout leur travail qui est galvaudé par le reste de la chaîne de production ! Il y a un réel problème dans la filière. On veut de la traçabilité, on veut pouvoir l'afficher mais sans avoir d'obligation, cela n'est pas possible ! » Dès l'annonce de la décision du Conseil d'État, la FNPL, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs ont réclamé le maintien de l'étiquetage de l'origine. « [Ils] regrettent profondément cette décision et dénoncent l'attitude irresponsable d'un acteur économique qui va à l'encontre de la reconnaissance du travail des éleveurs laitiers français. En donnant raison à Lactalis, le Conseil d'État empêche les consommateurs de connaître la provenance de leur alimentation et de choisir librement les produits qu'ils consomment », peut-on lire dans un communiqué commun. Une décision d'autant plus préjudiciable aux producteurs laitiers que, depuis 2017 et la mise en place du décret, d'autres pays européens nous avaient emboîté le pas. Son abandon par la France ne risque-t-il pas d'occasionner des distorsions de concurrence ? « Il n'y a guère de cohérence en la matière dans l'Union Européenne, reprend Chris­tophe Limoges. En France également, les décisions sont contradictoires. Depuis le début de la crise sanitaire que nous connaissons, on remercie les agriculteurs et on prône la souveraineté alimentaire et de l'autre côté on prend des décisions qui vont à l'encontre de celle-ci. Ce sont les coups médiatiques qui l'emportent et on trompe les consommateurs. On pensait que la covid-19 allait ramener du bon sens mais finalement c'est loin d'être le cas... » Dans leur communiqué, les syndicats réclament également le maintien des dispositions du décret concernant les viandes en tant qu'ingrédients, ils souhaitent aussi que les travaux à venir du Conseil National de la Consommation sur l'étiquetage de l'origine dans les denrées transformées « affichent un cap à la hauteur de l'enjeu ».

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