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L’apprentissage, une voie d’excellence

Face au défi du renouvellement des générations en agriculture, la formation de jeunes à ses métiers a une place de plus en plus stratégique.

Gilles Baron, responsable pédagogique du CFA, Lucas, apprenti en CAP chez Ludovic Patard (à droite)
Gilles Baron, responsable pédagogique du CFA, Lucas, apprenti en CAP chez Ludovic Patard (à droite)
© HC

Vendredi 12 juin, la chambre d’agriculture et le CFA d’Ahun ont convié la presse et quelques élus afin mettre en avant la voie de l’apprentissage. Cette opération a eu lieu à Roches, sur l’exploitation de l’EARL Patard qui accueille un apprenti. Comme a pu le faire remarquer Jean-Marie Colon, président du CFA d’Ahun et vice-président de la Chambre d’agriculture, c’est une voie souvent mal comprise et donc rarement proposée par certains proviseurs de collège. « À l’époque où je me déplaçais dans les collèges pour parler des filières agricoles, certains proviseurs me demandaient de ne surtout pas parler de l’apprentissage, parce que les gamins « ne devaient pas arrêter l’école après la troisième », c’était une voie de garage pour les cancres et les incapables. » Malgré les instructions du ministère de l’Éducation nationale, cette posture semble perdurer, comme en témoigne la carte des apprentis en recherche de stage : de grands vides correspondent terriblement aux secteurs des collèges qui ne veulent pas évoquer l’apprentissage dans l’orientation de leurs élèves.
Pourtant l’apprentissage recrute du CAP au BTS et possède de nombreux atouts, et les premiers séduits sont les jeunes eux-mêmes. Pour en témoigner, Lucas et Maxime, 18 et 17 ans, étaient présents pour expliquer leur choix. Pour tous les deux, le premier grand avantage de l’apprentissage est de ne pas rester en permanence en cours théorique, « les fesses collées à une chaise » dans une salle de classe. Mettre en pratique, se confronter à la réalité des choses et vérifier sur le terrain ce qui a été vu en classe apportent une grosse dose de concret à leur formation. « C’est un bon moyen d’acquérir de l’expérience » explique Maxime, futur apprenti en BTS. « Ça me permet de faire ce que j’avais envie de faire » ajoute Lucas, qui termine son CAP. « L’apprentissage permet aussi parfois de rattraper des décrocheurs, des jeunes que l’école rebutent » appuie Geneviève Barrat, vice-présidente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.
Pour Jean-Luc Bénard, directeur du CFA d’Ahun, les résultats prouvent l’intérêt de l’apprentissage : 85 % de réussite aux examens et 36 % de poursuite d’études après ceux-ci. L’alternance ne connaît que très peu d’échecs, même si parfois il peut arriver une rupture de contrat. « Les motifs de rupture sont assez variés, parfois le jeune habite trop loin, ou le duo avec le maître d’apprentissage ne se passe pas bien, comme pour n’importe quel contrat salarié en fait » explique Gilles Baron, responsable pédagogique du CFA. À Ahun, des ponts existent entre les formations avec et sans apprentissage, un jeune peut passer d’une voie à l’autre si jamais il trouve ou perd son maître d’apprentissage en cours d’année.

Une équipe pédagogique spécifique
La formation par apprentissage se déroule en alternance entre l’établissement scolaire (13 à 20 semaines) et l’entreprise. Le principe de l’alternance impose une organisation spécifique aux responsables de la formation afin de s’assurer que le jeune est dans de bonnes conditions. Afin d’assurer la complémentarité entre l’école et l’entreprise, des réunions sont régulièrement organisées. Ce la permet de trouver des solutions aux problèmes rencontrés et un formateur référent rend régulièrement visite à l’apprenti sur l’exploitation pour voir si tout se passe bien. Les examens finaux des diplômes sont les mêmes que pour les étudiants qui ne passent pas par l’apprentissage. « On voit des petites différences entre les deux voies, les jeunes passés par l’apprentissage sont très concrets, ils savent parfaitement de quoi ils parlent, ils ont exactement les mêmes compétences que ceux qui ont préféré les bancs de l’école » remarque Patrick Le Goux, chargé de mission apprentissage à la Chambre d’agriculture.

Le maître d’apprentissage, un personnage clé
Si la commune de Roches a été choisie pour cette rencontre, ce n’est pas un hasard : sur les 10 exploitants agricoles de la commune, 6 sont des maîtres d’apprentissage. Ludovic Patard, maître de stage de Lucas, en fait partie. Pour lui, employer un apprenti est très intéressant : « On ne peut pas nier qu’il y a des avantages financiers, prendre un apprenti permet d’avoir de la main d’œuvre sans trop dépenser. » Mais la contrepartie de ce coût moindre n’est pas un souci : « Apprendre son métier à un jeune, quoi de plus valorisant ? »

Contacts :
- CFA d’Ahun : 05 55 81 48 91
- Bruno Vincent, développeur de l’apprentissage en Limousin : 06 28 58 31 73
- Patrick Le Goux, développeur de l’apprentissage à la Chambre d’agriculture de la Creuse : 06 60 57 81 61

Mettre en relation apprentis et Maîtres d’apprentissage

Main dans la main, la Chambre d’Agriculture de la Creuse et le CDFAA de la Creuse se sont organisés pour développer l’apprentissage :
• La Chambre d’Agriculture prend contact avec les entreprises et se charge d’établir le listing des entreprises ;
• Le CFA accueille les candidats à la formation en apprentissage et procède à la mise en relation.

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