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Jeunes agriculteurs
Un nouveau président qui appelle au réalisme

A 27 ans, Raphaël Fabre, agriculteur dans le Puy-de-Dôme, est l'un des plus jeunes responsable à prendre la présidence d'une région syndicale, en l’occurrence le Massif central.

Raphaël Fabre est installé en Gaec avec sa compagne et ses beaux-parents à Thiers, en production laitière bovine et caprine.
Raphaël Fabre est installé en Gaec avec sa compagne et ses beaux-parents à Thiers, en production laitière bovine et caprine.
© D.R.

Vous succédez à Michel Queille, à la tête des Jeunes agriculteurs du Massif central. Quelles seront les priorités de votre mandat ?

Raphaël Fabre : Je me suis engagée dans le syndicalisme, il y a sept ans, avec la conviction que notre métier avait un prix et qu'il était temps de le faire reconnaître. Mon objectif restera le même que mes prédécesseurs, à savoir défendre les intérêts des jeunes installés et de ceux en voie d'installation.

 

Cette politique d'installation justement comment l'envisagez-vous ?

R.F. : L'installation c'est le dossier phare de JA. Mais en la matière, nous ne sommes pas là pour faire du chiffre. Il s'agit d'installer de manière viable et vivable, quitte à écarter des projets pas à assez solides, dans l'intérêt des jeunes. Il faut être réaliste. Le conseil d'entreprises doit d'ailleurs coller au plus près de ces réalités. Nous sommes désormais des chefs d'entreprises, le niveau d'études des candidats à l'installation doit être en rapport avec ce statut.


Le congrès national des JA s'est tenu récemment, à Perpignan. Que retiendrez-vous du rapport d'orientation baptisé « filière et territoire : ajoutons de la valeur à notre métier » ?

R.F. : Dans ce rapport JA national a fait beaucoup de constats. Ce rapport a été beaucoup amendé parce qu'il a été jugé trop exclusif, en ne prônant par exemple qu'une alternative dans bien des domaines : la culture des légumineuses, les techniques culturales simplifiées ou encore les filières courtes. Nous ne sommes pas opposés aux filières courtes, mais elles ne seront pas les seuls débouchés de l'agriculture. La valeur ajoutée n'est pas forcément conditionnée aux filières courtes. La force de JA a toujours été de proposer plusieurs alternatives, c'est pourquoi nous sommes un peu rester sur notre faim.

 

Le débat sur la PAC de l'après 2013 a débuté. Quel sera le positionnement de JA Massif central ?

R.F. : Nous comptons être force de proposition, en défendant la valeur de notre métier. Il nous faut trouver des mécaniques pour que nos produits soient payés à leur juste valeur. On perd trop d'énergie à défendre des primes. L'observatoire des marges n'a rien apporté de nouveau, si ce n'est qu'il a démontré à tous, que nous avions raison de dénoncer les marges des industriels et de la grande distribution. Mais constater est une chose, agir en est une autre ! Depuis des années, on nous demande de gagner en autonomie sur nos exploitations, d'adhérer à des cahiers des charges, de respecter des normes toujours plus contraignantes. Sauf qu'en face, les prix ne suivent pas.

Que préconisez-vous ?

R.F. : Il est important, à mon sens, d'une part de retrouver l'esprit du collectif, en regroupant l'offre pour pouvoir peser sur les marchés. D'autre part, de mieux encadrer les produits qui arrivent sur le marché français, qui ne respectent pas les mêmes normes que les nôtres. En clair, appliquer un peu de protectionnisme tant que les règles européennes ne sont pas harmonisées, cela ne ferait pas de mal. Aujourd'hui, il ne faut pas avoir peur de se poser des questions, y compris qui dérangent, de faire bouger les lignes, c'est à ce prix que nous donnerons de l'avenir à notre métier.

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