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Gestion des strongles digestifs

Le printemps représente une période stratégique de gestion des strongles digestifs, surtout dans les deux premières années de vie des bovins.

Trois possibilités de traitement peuvent être mises en place : préventif, préventif – curatif ou curatif. Plusieurs critères vont permettre de choisir sa stratégie mais le principal reste la période de naissance des veaux. Dans tous les cas, un examen clinique régulier des animaux permet d’évaluer voire de corriger le protocole de traitement initialement prévu en intégrant la notion de mise en place de l’immunité pour les futurs reproducteurs.
Trois possibilités de traitement peuvent être mises en place : préventif, préventif – curatif ou curatif. Plusieurs critères vont permettre de choisir sa stratégie mais le principal reste la période de naissance des veaux. Dans tous les cas, un examen clinique régulier des animaux permet d’évaluer voire de corriger le protocole de traitement initialement prévu en intégrant la notion de mise en place de l’immunité pour les futurs reproducteurs.
© GDS Creuse

La maîtrise du risque « strongles » passe par la connaissance des cycles parasitaires, du statut immunitaire des animaux, des outils agronomiques et des antiparasitaires disponibles. Au printemps, avec la mise à l’herbe des veaux notamment, il faut définir la stratégie à adopter pour la période de pâturage. Un ajustement pourra intervenir en été si un épisode parasitaire clinique survient (strongylose pulmonaire par exemple) ou si des événements imprévus ont modifié l’exposition des animaux aux parasites.

Les strongles digestifs des bovins, une influence fondamentale de l’immunité sur l’épidémiologie
Si la liste des strongles des bovins est longue, deux parasites retiennent principalement l’attention ; Ostertagia ostertagi, strongle de la caillette est sans conteste le plus pathogène, devant Cooperia oncophora, strongle de l’intestin grêle. Au printemps, la principale source de contamination est constituée des larves trans-hibernantes présentes sur les parcelles, dont la survie a pu varier en fonction des éléments climatiques (hiver doux et humide). La charge parasitaire initiale est souvent faible et la contamination des pâtures va découler du niveau de recyclage des larves par les bovins, sachant qu’un strongle pond jusqu’à 4 000 œufs par jour pendant 1 à 2 mois. Les veaux sont les principaux facteurs de multiplication, dès 3 semaines après la mise à l’herbe, car ils n’ont pas encore d’immunité vis-à-vis des strongles. À l’inverse, sur un adulte correctement immunisé, seule une larve sur mille d’Ostertagia ingérée deviendra un adulte excréteur.

Le veau pleinement multiplicateur vers l’âge de 3/4 mois
La période de vêlage va impacter la dynamique de contamination des animaux et des parcelles. Il faut attendre 3-4 mois pour que le veau allaitant acquière une capacité d’ingestion d’herbe « suffisante » pour entraîner une contamination, le lait étant la base de l’alimentation auparavant. Donc, tout veau âgé de 4 mois ou plus à la mise à l’herbe présentera un potentiel de recyclage des strongles maximal. Ces animaux vont présenter rapidement un niveau de contamination élevé et, par contre, acquérir une immunité importante au cours de leur première année de pâturage. À l’inverse, des veaux plus jeunes (nés en fin d’hiver) présentent un potentiel de recyclage au printemps beaucoup plus faible et ne seront infestés par les strongles de manière significative qu’à l’automne mais ne bénéficieront que d’une immunité en début d’acquisition.

Une gestion primordiale des strongles dans les deux premières années de vie des bovins
Un bovin perd du poids s’il accueille plus de 20 000 parasites et est malade s’il en accueille plus de 40 000 (diarrhée, poil piqué, amaigrissement…), sachant qu’on peut trouver jusqu’à 150 000 strongles sur un veau. Il faut éviter ces infestations massives car tout retard de croissance enregistré ne sera jamais totalement compensé et les séquelles, se traduisant par un moindre développement musculosquelettique, seront d’autant plus importantes que les animaux sont jeunes. Mais le programme de lutte et de prévention contre les strongles sera aussi fonction des objectifs de croissance et de besoin d’acquisition d’immunité. Une gestion différenciée des animaux en fonction de leur avenir est possible ; pour les animaux destinés à l’engraissement, on privilégiera la croissance, avec des traitements réguliers, et pour les animaux à visée reproduction, on acceptera une contamination modérée permettant la mise en place de l’immunité.

Les outils pour son plan antiparasitaire : gestion des pâtures et antiparasitaires
Plusieurs stratégies de gestion des pâtures permettent de limiter les risques de contamination : la prévention en mettant les animaux dans un pré présumé sain (absence de bovins depuis plusieurs mois), l’évasion en changeant les animaux de parcelle avant 3 semaines, ou la dilution en baissant les chargements à l’hectare (moins de 3 UGB/ha) ou en associant les espèces (chevaux, qui ne sont pas sensibles aux strongles des bovins).
En matière d’antiparasitaire, le choix doit intégrer plusieurs facteurs : action directe par son efficacité immédiate, mais aussi action indirecte liée à la rémanence, avec son impact sur le recyclage parasitaire et la contamination des pâtures.

Pratiquement, une utilisation préventive des antiparasitaires à la mise à l’herbe…
L’utilisation préventive a pour but de retarder la contamination de la pâture, donc des animaux, par destruction des larves ingérées et ainsi limiter le recyclage parasitaire. Cela nécessite un traitement des veaux à la mise à l’herbe ou dans les trois semaines maximums après la mise à l’herbe avec un anthelminthique ayant une rémanence (durée d’action) suffisante comme les bolus ou les programmes endectocides et un passage des mêmes animaux sur les mêmes parcelles. La charge parasitaire des bovins sera alors limitée en deçà du seuil d’implication zootechnique et suffisante pour l’installation de l’immunité. Par contre, le traitement de fin de saison de pâture devra être inexistant ou limité afin de ne pas entraver la mise en place de cette immunité.

… ou préventive et curative en cours de saison…
L’utilisation préventive et curative sera utilisée en cours de saison de pâturage avec une action de destruction des parasites présents et une prévention de contamination par la limitation du recyclage parasitaire grâce à la rémanence du médicament utilisé dans le cadre d’un changement de pâture. Cela peut être le cas de veaux d’automne après leur sevrage ou de génisses de 2e année lors de changement de cycle de pâturage au mois de juin (passage sur des prairies de fauche déprimées au printemps).

… ou une intervention curative lors de mauvaise maîtrise de la prévention
Enfin, l’intervention curative se réalise lors d’apparition de phénomène subclinique ou clinique de parasitisme lors de mauvaise maîtrise de la prévention parasitaire car toute atteinte parasitaire visible est synonyme de pertes zootechniques. Les benzimidazoles peuvent être indiqués à condition que ce soit à l’entrée en stabulation ou lors de passage sur une prairie saine (parcelle n’ayant pas été pâturée depuis l’automne précédant). Dans le cas contraire (bovins laissés sur la même pâture ou passés sur une parcelle non-saine), le recours à des anthelminthiques rémanents (macrolides) est nécessaire.

Un protocole de traitement différent veau d’automne/veau d’hiver
En première année de pâture, pour les veaux avec une capacité de recyclage à la mise à l’herbe (veaux de 4 mois et plus), il sera mis en place une approche préventive au lâcher ou préventive et curative lors du sevrage s’il intervient dans les 3 mois après cette mise à l’herbe. Pour les veaux nés en fin d’hiver, un traitement curatif au sevrage est suffisant. En 2e année de pâture, les animaux nés en fin d’année présentent une immunité en fin d’acquisition (s’il y a eu contact suffisant et pas d’excès de traitement, notamment en fin de saison de pâture). Un traitement préventif avec une rémanence de moyenne durée (endectocides pour-on par exemple) sera suffisant. À l’inverse, les bovins de début d’année ont une immunité en début d’acquisition, ils nécessiteront une approche préventive à la mise à l’herbe (type bolus par exemple) ou préventive – curative au mois de juin. La constitution de lots d’âge homogène, voire de sexe, facilite cette gestion.

Une démarche raisonnée intégrant les outils agronomiques puis les traitements
Les infestations parasitaires de pâturage nécessitent d’appréhender la dynamique d’infestation de l’animal et de la pâture en maîtrisant les trois variables que sont l’hôte, le parasite et l’environnement. Chaque situation est différente et nécessite une concertation avec votre vétérinaire, au moment du Bilan Sanitaire d’Élevage par exemple. Ne pas traiter des animaux infestés coûte cher, mais traiter des animaux qui n’en ont pas besoin tout autant ! Vous établissez votre plan antiparasitaire annuel en intégrant dans la réflexion l’âge des animaux, le chargement, les rotations de pâtures, la durée de pâturage, la complémentation, les traitements… Vous pouvez également vous appuyer sur le « kit strongles » de GDS Creuse et vous pouvez consulter le chapitre parasitisme dans le menu déroulant de la « boîte à outils bovins » sur www.gdscreuse.fr.

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