L'année 2010 a été riche en événements : promulgation de la Loi de modernisation agricole, possibilité de constitution de Gaec entre époux, crise bovine, etc. Que pensez-vous de la situation de l'agriculture aujourd'hui ?

Jean-Paul Denanot : Le secteur agricole traverse une crise sans précédent : des exploitations en difficultés, une chute du volume de production, des filières jusque-là dominantes qui deviennent fragiles… La responsabilité n'est pas à chercher du côté des aléas climatiques (sécheresse, tempête, etc.) ou des crises sanitaires. Le fond du problème se situe dans le prix de vente des produits, qui est bien souvent inférieur aux coûts de production. Résultat : le revenu des agriculteurs accuse une baisse de plus 50 % sur deux ans, ce qui est inadmissible. La loi de modernisation agricole (LMA), qui vient d'entrer en vigueur, offre de nouvelles perspectives aux agriculteurs. Elle amorce une moralisation des transactions et replace l'agriculture dans sa mission principale qui est de produire une alimentation sûre et de qualité. Mais ce n'est pas suffisant. Pour venir à bout de cette crise, nous devons défendre une politique agricole commune (PAC) juste et équitable, qui mettrait l'accent sur la régulation des marchés agricoles pour lutter contre leur volatilité et ses conséquences sociales, et nous concentrer sur les leviers à mettre en œuvre dans nos exploitations agricoles. Un filet de sécurité pour les producteurs.

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La suite est à lire dans la Creuse agricole en date du vendredi 11 février.