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Égalité Homme-Femme, des préoccupations transversales

Tour de France de l’égalité Homme-Femme.

M. Andrieu entouré des participantes aux ateliers lors de la synthèse du 14 décembre.
M. Andrieu entouré des participantes aux ateliers lors de la synthèse du 14 décembre.
© HC

L’égalité entre les hommes et les femmes a été déclarée « grande cause nationale du quinquennat » par le président de la République Emmanuel Macron en novembre dernier. Un tour de France a donc été organisé afin de donner la parole aux citoyens et de remonter au Gouvernement des constats et des propositions afin de faire progresser la situation en affinant les actions possibles.

Des lycéens engagés
En Creuse, 5 ateliers ont été organisés afin de saisir les difficultés rencontrées. L’atelier des lycéens du lycée Pierre Bourdan (Guéret) a démontré à travers une exposition et des débats que la différence de traitement garçons/filles se fait dès le plus jeune âge, dans le choix des jouets ou des produits culturels. Ils sont sensibles à l’utilisation de la femme et du corps féminin, souvent de façon dégradante, dans la publicité ou certains clips musicaux par exemple. Ils souhaitent améliorer la mixité dans le sport et imposer la parité chez les délégués de classe. Conscients que leur vie professionnelle les attend, ils aimeraient supprimer la mention du sexe et du prénom, ainsi que la photo, sur les CV et pénaliser l’inégalité salariale.

La violence socialement handicapante
Le Café violence a fait le point sur les dispositifs d’accueil des femmes victimes de violence en Creuse. Si les associations comme Intermède 23 font un bon travail sur les violences familiales, il manque une prise en charge des victimes de viol. L’accès au logement public est aussi rendu difficile par l’exigence de documents administratifs, comme des décisions du juge aux affaires familiales. Ces conditions pourraient être allégées, particulièrement dans les zones où il n’y a pas de tension sur le logement social.

Conciliation travail-famille
Le Café des Parents s’est penché sur la conciliation entre le temps professionnel et le temps familial. Les solutions de garde pour les enfants sont très limitées dans le département. Les femmes peu diplômées n’ont accès qu’à des emplois précaires et/ou en horaires atypiques. Les solutions de garde des enfants sur ces périodes (soirs, week-ends) sont rares et coûteuses, surtout pour les familles monoparentales. La solidarité amicale et familiale est l’une des rares solutions abordables, mais elle n’est pas pérenne. Bien souvent, les femmes renoncent à l’emploi faute de pouvoir faire garder leurs enfants et doivent vivre des minima sociaux.

Les entrepreneures face aux stéréotypes
Les femmes entrepreneures doivent elles aussi gérer deux vies de front. Celles-ci font face aux stéréotypes dans leur vie professionnelle, elles ont plus de difficultés à accéder au crédit que les hommes et, lorsqu’elles travaillent avec leur conjoint, elles sont souvent chargées de l’administratif, peu valorisant et moins épanouissant. Enfin, elles n’ont pas droit au congé maternité et leur amplitude horaire, nécessaire pour assumer toutes les charges de l’entreprise, pose des problèmes de garde des enfants. Ces difficultés conduisent à des abandons de projet plus fréquents chez les femmes que chez les hommes. Pour aider les créatrices d’entreprises, le club « Femmes de Creuse en Marche » recommande un système de marrainage, le développement du réseau, la création d’un service de remplacement à l’image de ce qui existe dans l’agriculture et un congé maternité quel que soit le statut.

Les agricultrices, surchargées
Un atelier a été dédié à l’agriculture, secteur primordial dans le département. Associées à leurs conjoints, les agricultrices aussi sont souvent chargées des enfants et de la gestion administrative, très complexe dans le secteur. Pour les créatrices, c’est l’accès au foncier qui est plus difficile. Elles rencontrent aussi des problèmes de formation, les maîtres de stage préférant souvent accueillir des garçons. Si elles bénéficient d’un congé maternité grâce au Service de Remplacement, elles doivent tout de même payer un reste à charge qui peut être lourd si l’exploitation est en difficulté, et la garde des enfants est là aussi un problème. Lorsque l’exploitation est en difficulté, c’est la plupart du temps la femme qui se charge de trouver un travail à l’extérieur afin d’assurer un revenu à la famille.

Un bilan le 8 mars
Une restitution de ces ateliers a eu lieu le 14 décembre à la Préfecture de la Creuse. M. Bernard Andrieu, directeur de la DDCSPP1 et Mme Agnès Zeppa, déléguée au droit des femmes au sein de la DDSCPP ont fait le point et repéré des préoccupations transversales dans tous les ateliers : la garde des enfants et les stéréotypes.
Sur la garde des enfants, la solidarité de voisinage, familiale et amicale est fréquente dans tous les secteurs et à tout niveau de diplôme, mais ne peut pas être une solution durable. On préfère y faire appel lors de coups durs ou dans des situations exceptionnelles. Ce problème de la garde des enfants est encore plus marqué dans les familles monoparentales ou arrivées sans avoir d’attaches géographiques. Les stéréotypes sont un véritable problème de société très ancré car souvent inconscient : ce sont les femmes qui s’occupent des enfants, elles ont moins facilement accès au crédit, sont moins valorisées pour leurs compétences, et doivent en faire plus pour avoir le même statut qu’un homme.
Un rapport a été envoyé au Gouvernement, une synthèse et des actions seront présentées le 8 mars 2018, à l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes.

1. DDSCPP : Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.

Le cas du secteur agricole

Mardi 12 décembre, la déléguée au droit des femmes Agnès Zeppa avait convié une classe de BTS agricole et des agricultrices pour un atelier « femmes et agriculture » au lycée agricole d’Ahun pour aborder les difficultés des femmes dans le secteur agricole.
Cet atelier organisé dans le cadre du tour de France de l’égalité a permis de créer un moment d’échange entre une classe de BTS ACSE en deuxième année au lycée agricole d’Ahun et une dizaine d’agricultrices du département autour des difficultés rencontrées par les femmes en agriculture. Pour certaines étudiantes, les problèmes commencent au moment de trouver un stage ou un job d’été, certains maîtres de stage ou employeurs sont réticents à prendre une jeune femme pour travailler sur une exploitation ou dans une entreprise agricole. Les agricultrices présentes à cet atelier avaient des profils variés (femme seule cheffe d’exploitation, conjointe collaboratrice, co-exploitante dans un Gaec familial, femme cheffe d’exploitation et mari en conjoint collaborateur…) et toutes les productions étaient représentées. La femme est depuis toujours actrice du monde agricole, elle a travaillé pendant des années dans les fermes sans avoir de réel statut social. Cette reconnaissance n’a été obtenue au début des années 1980 par le syndicalisme agricole. Les agricultrices ont souhaité partager leurs expériences avec les jeunes filles d’aujourd’hui qui seront les femmes de demain, leur insuffler un message : « qu’elles ne doivent pas baisser les bras, qu’elles doivent garder la tête haute, [qu’] elles sont aussi capables qu’un homme tout en s’organisant différemment. » Elles ne doivent pas se sentir isolées, elles sont nombreuses à vivre les mêmes problématiques, elles peuvent se regrouper dans des associations, des commissions d’agricultrices pour échanger et faire avancer la position de la femme dans leur profession. Les mentalités ont évolué mais le chemin est encore long pour aboutir à une égalité réelle. Chaque individu, femme et homme en sont les porteurs, les acteurs de demain !

MR

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