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Du salariat à l’installation, il n’y a qu’un pas !

Aurélien Margot nous apporte son expérience.

Aurélien expliquant son installation à un groupe de porteurs de projets en agriculture.
Aurélien expliquant son installation à un groupe de porteurs de projets en agriculture.
© CDA 23

Non issu de l’agriculture, comment l’as-tu découverte ?
Je passais toutes mes vacances chez notre voisin agriculteur. L’agriculture est devenue pour moi une passion. Dès que je pouvais, j’allais sur l’exploitation. Après mes années collège, c’est tout naturellement que je me suis orienté vers la filière agricole et j’ai fait un BEPA par apprentissage.

Comment en es-tu arrivé à l’installation ?
Dès le début, j’ai su qu’un jour je m’installerais agriculteur. N’étant pas du milieu agricole, cela s’annonçait un peu plus compliqué. J’ai travaillé une dizaine d’années comme salarié chez des agriculteurs.
Mon employeur de l’époque m’a vivement incité à faire un BPREA pour pouvoir un jour m’installer avec les aides de l’Etat, diplôme que j’ai obtenu en 2003.
Plus le temps passait et plus j’avais envie de travailler pour moi.
J’ai eu une première proposition de reprise d’exploitation. C’est à partir de ce moment là que j’ai pris rendez-vous au point accueil installation et que j’ai commencé les démarches pour m’installer.
Cette exploitation était à une vingtaine de kilomètres de mon lieu d’habitation. Je voulais que mon projet d’installation soit aussi mon projet de vie avec ma compagne, et c’est en discutant que l’on s’est aperçu que l’on souhaitait rester sur le secteur de Parsac, proche de nos familles et de nos amis.
Entre temps j’avais démissionné de mon emploi de salarié agricole.
Très vite, Claude et Mireille Bussière m’ont contacté parce qu’ils recherchaient un associé en vue de transmettre un jour leur exploitation.
Pour voir si le courant passait bien entre nous, nous avons fait le choix de faire un stage parrainage. Pendant cette période, nous avons pris le temps de chiffrer mon installation et de voir grossièrement si le projet pouvait aboutir.
Puisque tout se passait bien avec mes futurs associés, nous avons pris la décision de créer un Gaec.
Mon projet ne correspondait plus à mon Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP réalisé en fonction du précédent projet), j’ai donc demandé à faire la formation sur les sociétés afin d’obtenir un maximum d’informations.

Que penses-tu de l’accompagnement qui t’a été proposé pour ton installation ?
Il m’a été préconisé la formation sur la lecture et l’analyse des documents comptables et une formation sur la PAC.
Je trouve que ce PPP était bien adapté à ma situation, il a pris en compte mon expérience professionnelle. Les formations étaient enrichissantes et m’ont permis de rencontrer d’autres porteurs de projets et surtout d’échanger avec eux.
J’ai vraiment été très bien conseillé dans la mise en place de mon projet d’installation. Les conseillers m’ont bien accompagné dans mon projet, ils sont à l’écoute. Nous avons beaucoup travaillé le plan de développement de l’exploitation, d’autant plus que l’année dernière nous avions beaucoup d’incertitudes sur la PAC. Les cours de la viande ne sont pas là, nous avons fait le choix de mettre des cours assez bas dans l’étude économique pour ne pas faire une étude utopique.
Mon dossier a été présenté et validé lors de la CDOA de septembre 2014 et mon installation s’est concrétisée en décembre 2014.

Peux-tu nous parler des spécificités de votre exploitation ?
Nous avons un contrat avec Limagrain pour produire du blé à haute valeur protéique (variété Segor). Cette production nous apporte une plus value, il est vendu plus cher. Par contre, il est contraignant sur différents aspects : il est gourmand en azote et n’a pas un rendement extraordinaire. Le taux de protéine doit être de 16 minimum. Il est commercialisé à la biscuiterie Jacquet.
Sur l’exploitation, il existe aussi une banque de travail avec notre voisine. Nous avons la presse et la faneuse en copropriété. Nous notons, chacun de notre côté, tous les temps de travaux réalisés pour l’un ou pour l’autre et en fin d’année, nous calculons le nombre d’heures du à chacun. Cette entraide demande une bonne entente et nous permet d’avoir du matériel plus performant. Cette banque de travail existe depuis 2006.

Comment envisages-tu l’avenir ?
Un des associés va partir en retraite d’ici 2 ans. Je vais devoir racheter 50 % de ses parts sociales. Mireille, l’autre associée est plus jeune, mais à plus long terme (10 ans), il faudra envisager la recherche d’un nouvel associé.
L’avenir à court terme, est plutôt sombre. Les cours de la viande ne nous permettent pas de dégager du revenu, à peine de quoi payer les charges.
L’installation en agriculture est une remise en question permanente sur nos choix de production.

Un conseil pour les jeunes qui veulent se lancer dans l’agriculture ?
Si je peux me permettre un conseil sur une installation en société, c’est qu’il faut veiller aux comptes associés. On ne doit pas se dire, « on verra cela demain », c’est dès l’installation qu’il faut être vigilant !
Il faut aussi faire très attention à ses charges, ne pas avoir peur d’utiliser la calculette et ne pas attendre le comptable.
Les délais de versement des aides sont assez longs, il est important d’avoir un capital de départ. Sans capital de départ, la banque peut émettre davantage de réserves.
Le pôle Installation – Transmission - Juridique de la Chambre d’Agriculture communique tout au long de l’année une série d’articles sur le thème général de l’installation. Des agriculteurs apportent leurs témoignages et partagent leur expérience.
Cette communication est réalisée dans le cadre du Programme Régional Installation Transmission.

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