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Des réponses attendues au Sommet de l’Élevage

Urgence pour l’élevage : prix et sécheresse

David Chauve, Patrick Bénézit, Michel Joux et Jocelyn Dubost : des responsables régionaux pleinement mobilisés avant le Sommet.
David Chauve, Patrick Bénézit, Michel Joux et Jocelyn Dubost : des responsables régionaux pleinement mobilisés avant le Sommet.
© SC

Tribune syndicale et politique, le Sommet de l’Élevage sera une nouvelle occasion pour la profession agricole de positionner les sujets du moment auprès des pouvoirs publics : application de la loi Ega, sécheresse, directive IED... Entretien croisé avec Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, David Chauve, secrétaire général, Patrick Bénézit, président de la Copamac (Massif central) et Jocelyn Dubost, président des JA Auvergne-Rhône-Alpes, alors que le ministre de l’Agriculture est attendu le 4 octobre au matin.

La loi EGA 2 est fondamentale pour sécuriser le prix à la production et conforter le revenu des agriculteurs et en particulier des éleveurs. Force est de constater que, près d’un an après sa promulgation, de nombreux opérateurs ne la respectent pas…
Michel Joux : Le deuxième volet de la loi sur la non-négociabilité de la matière première agricole a été appliqué et certaines entreprises ont su le mettre en œuvre en faisant passer les premières augmentations à l’aval. La loi EGA 2 a bien permis pendant cette crise de sécuriser le prix de la matière première agricole dans la relation aval. Par contre, le premier volet sur la contractualisation obligatoire entre producteurs et premiers acheteurs n’est pas appliquée. Il y a donc défaut de respect de la loi. Ceux qui y dérogent doivent être sanctionnés, un point c’est tout. C’est à l’État de garantir le respect de la loi.
David Chauve : Loi Ega2 = loi visant à améliorer la RÉMUNÉRATION des producteurs. L’intitulé est pourtant clair ! L’aval des filières (si on peut encore parler de filières) n’a a priori pas intégré ou, plus grave, n’a pas la volonté d’intégrer les possibilités offertes par la loi notamment la prise en compte des coûts de production. C’est encore plus scandaleux lorsque cela vient des coopératives qui se cachent derrière les « un » an de délai pour mettre leur règlement intérieur en conformité avec la loi. Pire, tout est mis en œuvre pour contourner et remettre en cause les indicateurs de coûts production publiés par les interprofessions et intégrant une rémunération des producteurs à minimum deux SMIC. À croire que la rémunération n’est pas un sujet... Cette loi doit marquer une vraie rupture avec les pratiques commerciales des trente dernières années. L’État doit assurer de manière ferme l’application des textes. Les agriculteurs ne sont pas procéduriers de nature mais ils peuvent le devenir et nous les accompagneront s’il le faut... mais une chose est sûre : il va se passer quelque chose à très court terme ! En attendant les paysans payent la facture et le temps passe.

Une sécheresse exceptionnelle a sévi dans toute l’Europe cette année. Les pertes de rendements peuvent aller jusqu’à 75 % dans certaines zones du Massif central. Que demandez-vous aux pouvoirs publics ?
Patrick Bénézit : En l’absence de réactions fortes de l’État en matière de soutien financier sur la sécheresse, la décapitalisation du cheptel de souche va se poursuivre et s’accélérer. La situation peut devenir très rapidement dramatique, c’est pourquoi nous demandons : Un CNGRA conclusif le 19 octobre avec le traitement des dossiers des départements. Ces dossiers ne doivent pas être bloqués par l’administration régionale comme c’est le cas aujourd’hui ; une analyse des pertes au CNGRA sur la base des enquêtes terrain et des rapports des CDE et non sur les cartes « Airbus » et « ISOP » complètement déconnectées de la réalité du terrain ; une augmentation du taux d’indemnisation applicable aux pertes de fourrages sur la base des taux d’indemnisation du nouveau dispositif 2023 : 90 % pour les assurés et 45 % pour les non assurés ; une revalorisation du prix UF sur la base de l’inflation (prix forfaitaire de l’unité fourragère fixé au niveau national et non revalorisé depuis 2005) ; et des aides spécifiques au re-semis de prairies.

Sur le front de la PAC, le plan stratégique national (PSN) étant désormais adopté. Qu’en attendez-vous ?
Jocelyn Dubost : Il est nécessaire de donner de la lisibilité et de la cohérence aux agriculteurs pour que les orientations souhaitées dans le PSN puissent porter leurs fruits. Certaines mesures méritent d’être précisées rapidement comme la mise en œuvre dès 2023 des critères discriminants définis dans le PSN pour bénéficier des aides actuelles de la PAC, y compris celui de ne pas avoir fait valoir ses droits à la retraite dès lors que l’âge légal limite de la retraite à taux plein est dépassé. Aussi, les instructions techniques relatives aux BCAE doivent impérativement apporter une souplesse en adéquation avec des pratiques environnementalement et agronomiquement cohérentes : adaptation des périodes de semis SIE en fonction des conditions climatiques, dérogation à l’interdiction de taille des haies entre le 16 mars et le 15 août pour nourrir les animaux en période estivales, aucune sanction quand des tailles, dépérissements... sont exogènes à l’exploitation (conditions climatiques, voisinage....).

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