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Dermatose nodulaire contagieuse : Une diffusion dans le sud-est de l’Europe

Lors du CNOPSAV (Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale) du 20 juin 2016, un point a été fait sur l’alerte DNCB dans les Balkans.

La dermatose nodulaire contagieuse des bovins (DNCB) (Lumpy skin disease (LSD) en anglais), maladie virale enzootique en Afrique sub-saharienne et classée comme danger sanitaire de catégorie I, a été détectée pour la première fois en Turquie en novembre 2013. Elle s’est ensuite étendue à l’Europe dans la partie européenne de la Turquie en mai 2015, puis dans les Balkans. Les éléments présentés ici sont issus d’un article du n° 75 du Bulletin Epidémiologique Santé animale – Alimentation de l’ANSES et de la DGAl.

Une maladie d’origine sub-saharienne qui a atteint les Balkans
Jusqu’en 1986, la DNCB était confinée à l’Afrique sub-saharienne. L’Égypte a été touchée en 1988, puis Israël en 1989. Depuis, des foyers ont été observés dans la péninsule Arabique, au Moyen-Orient (Azerbaïdjan, Chypre, Iran, Irak, Jordanie, Koweït, Liban), en Turquie en novembre 2013 et en Russie en mai et septembre 2015 puis en mai 2016, à la frontière avec l’Azerbaïdjan et la Géorgie. L’épizootie a continué sa progression vers l’ouest, touchant la Grèce en août 2015, la Bulgarie et la Macédoine en avril 2016, la Serbie en mai 2016, l’Albanie en juin 2016, et le Monténégro en juillet 2016.

Une maladie virale de la famille des varioles
La DNCB appartient au groupe des varioles des ruminants. Ces maladies affectent les bovins (DNCB), les ovins (clavelée) et les caprins (variole caprine). Elles sont causées par des Capripoxvirus, virus à ADN de la famille de Poxvirus. Les Capripoxvirus se différencient par leur spécificité d’hôte, plus ou moins stricte, et par la sévérité de leur pouvoir pathogène. Pour les souches bovines, la transmission par les arthropodes semble être le mode préférentiel avec des modalités encore méconnues. La transmission directe est également possible chez les animaux partageant les mêmes abreuvoirs ou entre une mère infectée et son veau. Il en va de même pour la transmission indirecte, le virus étant résistant dans le milieu naturel (au moins un mois dans les croûtes). Néanmoins, le virus est sensible à la chaleur (inactivé à 56 °C en 30 min), aux ultra-violets (inactivation en quelques minutes), aux solvants des lipides, à la soude à 1 %, au formol à 2 % et aux ammoniums quaternaires à 0,5 %. Il est résistant au froid et aux pH acides et basiques.

Des dispositions réglementaires
Les varioles des ruminants sont des infections à déclaration obligatoire auprès de l’OIE et soumises à la réglementation de la Commission européenne. La DNCB est un danger sanitaire de première catégorie faisant l’objet d’une déclaration obligatoire (arrêté ministériel du 29 juillet 2013). D’après la directive européenne 92/119/CEE et le code rural (article L 201‑5), elle est soumise à un plan d’intervention sanitaire d’urgence, précisant la prise en charge immédiate de toute suspicion et les mesures de lutte en cas de confirmation (l’abattage, le zonage autour du site infecté et la restriction des mouvements d’animaux). La stratégie vaccinale peut venir en complément des mesures sanitaires, après accord de la Commission européenne. Un pays n’ayant pas déclaré de cas confirmé de DNCB depuis au moins trois ans et qui n’a pas mis en œuvre un programme de vaccination est considéré comme indemne au sens du code sanitaire de l’OIE.

 

Des mesures de lutte dans les pays infectés
À mesure qu’ils étaient confrontés à la maladie, les pays touchés ont mis en place dans le respect des directives européennes des zones de protection (3 km), de surveillance (10 km) et de restriction (50 km). Des politiques d’abattage partiel ou total, de désinsectisation et de restriction des mouvements ont été appliquées. Aucun vaccin contre la DNCB ne disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’UE, la Commission européenne a autorisé les États membres l’utilisation de vaccins ne disposant pas d’une AMM : LSD vaccine (Onderstepoort Biological Products – Afrique du Sud) et Lumpyvax (MSD santé animale – Intervet Afrique du Sud).

Une vaccination généralisée pour prévenir l’impact clinique et la diffusion
En Grèce, la couverture vaccinale est rapportée comme étant de 100 % dans les zones infectées et partielle dans les zones tampon. Le pays a fait une demande d’aide pour pouvoir vacciner tout le cheptel. En Macédoine, la vaccination a été lancée le 24 mai 2016. Elle est programmée dans tout le pays, et la couverture de l’ensemble du territoire national était estimée pouvoir être atteinte en un mois et demi. En Serbie, les zones affectées bénéficient d’une couverture totale et les zones tampon d’une couverture partielle. En Bulgarie, une partie du cheptel a été vaccinée et l’objectif est d’obtenir une couverture vaccinale totale.

Les pays frontaliers des Balkans en alerte
Les pays frontaliers des Balkans sont en alerte et anticipent l’arrivée de la maladie sur leur territoire. La Roumanie met actuellement en place des mesures préventives. Des discussions ont lieu au niveau européen pour renforcer la stratégie sanitaire de surveillance et de lutte, au travers de la vaccination. En particulier, la question de la vaccination préventive est posée (afin de prévenir l’extension géographique de la maladie) alors qu’actuellement seule la vaccination périfocale dans les zones infectées est permise par la réglementation.

Un dispositif de surveillance et de sensibilisation en France
Face à cette première incursion de la DNCB en Europe avec une diffusion relativement rapide et d’ampleur importante, il convient donc d’être vigilant. La DGAL a, d’une part, saisi l’Anses pour connaître l’évolution du niveau de risque de l’apparition de la DNCB en France avec un avis attendu pour fin 2016 et, d’autre part, décidé le déploiement d’un dispositif de surveillance dédié de la DNCB sur notre territoire. À cette fin, la thématique DNCB a été ajoutée au programme de travail de la plate-forme d’épidémiosurveillance animale (ESA) avec pour première mission de décliner opérationnellement un dispositif de surveillance événementielle dont l’objectif est de détecter au plus vite l’introduction de la maladie en France. Une instruction aux services vétérinaires est en cours d’écriture et une campagne de sensibilisation auprès des éleveurs et des vétérinaires sera déclinée à l’automne. Par ailleurs, le laboratoire national de référence DNCB a développé des outils de diagnostic qui seront utilisés en cas de suspicion clinique. Pour plus d’information, consultez le site de la plateforme ESA (http://www.plateforme-esa.fr/dermatose-nodulaire-contagieuse).

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