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Bovin viande
Génisses rajeunies : les paysans intéressés

CCBE a invité des spécialistes pour informer les éleveurs sur le sujet.

Les participants visitent les lots en essai.
Les participants visitent les lots en essai.
© D.R.

Malgré des routes toujours enneigées et la pleine période des vêlages, c'est une centaine d’adhérents de la coopérative Creuse Corrèze Berry élevage (CCBE) qui ont participé à la journée technique sur le thème : « Produire des génisses rajeunies ». Organisée sur le site de la ferme expérimentale des Bordes à Jeu-les-les-Bois dans l’Indre, cette journée avait pour objectif de répondre à 3 problématiques liées à cette production de génisses rajeunies : pourquoi ? Comment ? Pour quels marchés ? Ludovic Duteilh, chef produit bovins gras à CCBE a dressé un panorama de la situation commerciale, soulignant la faiblesse des cours en laitonnes et le positionnement difficile des génisses de boucherie de type intermédiaire.

Pourquoi ?

Si par définition la génisse est une production jeune, il faut aller pour une partie vers des animaux finis encore plus jeunes : 16 à 20 mois avec des poids de carcasse de 260 kg en limousin et 320 kg en charolais. Mais dans un schéma aussi jeune, Ludovic Duteilh insistait sur la nécessité de mettre en place des démarches de contractualisation pour assurer à l’aval une régularité de production indispensable. Claude Vincent ingénieur viande à la chambre d'agriculture de l'Indre, a présenté le potentiel de production pour ce marché. Sur la zone d'activité de CCBE (Creuse, Indre, Cher) chaque année plus de 50 000 génisses sont vendues en maigre pour l’exportation. Il y a donc là un réservoir énorme à exploiter. La finition de ce type de génisses ne présentant pas de contraintes majeures, elle devrait intéresser un grand nombre d'éleveurs naisseurs.

Comment ?

Si les itinéraires de production des jeunes bovins mâles sont parfaitement maîtrisés, il n'en est pas de même pour ces génisses rajeunies pour lesquelles les références techniques font cruellement défaut. La rentabilité de la finition passe toujours par la maîtrise des coûts de production et donc la recherche des itinéraires techniques les mieux adaptés.

CCBE a donc sollicité les éclairages d'un des experts français les plus férus en alimentation animale en la personne de Luc Van Nespen, de la société Inzo.

Ce dernier s’est présenté de façon humoristique comme le cuisinier pour l’alimentation de ces génisses. Il a insisté sur le fait qu'il n'y a pas de recette toute faite mais qu'il faut tenir compte de la diversité des types de génisses, de leurs contraintes physiologiques et des attentes du marché pour proposer des itinéraires de production adaptés.

Paolo Morani, responsable de la société Filozoo a brossé un rapide panorama de la filière italienne en faisant quelques zooms sur les rations et les coûts de production. Mais, en France comme en Italie, il est essentiel que chaque produit corresponde à un marché. Et là, s'agissant d'un produit nouveau, il convient de s'en assurer.

Pour quels marchés ?

Fort d'un partenariat commercial étroit entre CCBE et les établissements du même nom, Hervé Puigrenier a exprimé sa volonté de développer le créneau de la génisse rajeunie.

Hervé Puigrenier a rappelé que ce type de génisses est aujourd'hui largement consommé en Espagne et en Italie, et qu'il doit pouvoir trouver sa place aussi sur le marché français, à côté des bonnes génisses de boucherie de 3 ans.

La génisse rajeunie présente de nombreux avantages : tendreté, standardisation de la marchandise, carcasse moins lourde, meilleure valorisation des abats, etc.

Les premiers abattages réalisés depuis début janvier, sont très concluant : le produit plaît et permet de satisfaire à l'équilibre matière en valorisant les cuisses à l'exportation ou en Grandes et moyennes surfaces et les aloyaux en restauration. L’avant de la carcasse est transformé sauf les pièces les plus tendres qui vont à la découpe.

Didier Patin, directeur technique du groupe Flo qui chapeaute plusieurs enseignes commerciales de restaurants dont Hippopotamus, a confirmé la qualité du produit et son positionnement favorable par rapport aux attentes des clients.

Hervé Puigrenier, comme l'ensemble des intervenants de la matinée, a insisté fortement sur la nécessité d'une contractualisation de la production. Il s'est d'ailleurs engagé avec les coopératives CCBE et Global dans un projet filières.

Après une série de questions et un copieux buffet campagnard préparé par CCBE, l'après-midi a été consacré aux essais réalisés à la Ferme des Bordes et à la visite des lots expérimentaux.

CCBE doit maintenant poursuivre le travail et proposer aux adhérents des mécanismes de contractualisation qui permettront à chacun de trouver une juste rémunération de son travail et à l’aval d'avoir l'assurance d'une production régulière.

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