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Alerte fasciolose et paramphistomose
Grande douve – paramphistome : un état des lieux à effectuer avant la mise à l’herbe

La recrudescence d’atteintes cliniques ou subcliniques de fasciolose et paramphistomose se répète en 2010 avec d’importantes implications zootechniques et sanitaires.

En mars 2009, je vous ai alerté sur des gestions à risque des trématodes (grande douve et paramphistome) dans certains élevages avec des risques de répercussions à court terme mais aussi à moyen terme, d’où la nécessité d’une gestion urgente dans les troupeaux concernés. Malheureusement, cela s’est traduit dans les faits. Les troupeaux concernés ont ainsi subi des implications zootechniques (vaches vides, décalages de reproduction, production laitière diminuée, etc.) et sanitaires (augmentation des pathologies néonatales en relation avec une qualité du colostrum diminuée ; augmentation des mortinatalités et nouveau-nés têtus en relation avec les spoliations en oligoéléments, etc.). Cette situation se renouvelle en 2010 d’où l’importance d’un état des lieux à effectuer dans chaque élevage.

 

Des facteurs favorables synergiques avec des alertes individuelles et collectives

Cette recrudescence observée ces deux derniers hivers découle de deux phénomènes :
- Des conditions météorologiques favorables au développement de ces parasites.

- Des conditions sanitaires et économiques défavorables à la réalisation de traitements adéquats ou bien positionnés.

Les informations qui nous ont alertés à GDS Creuse émanent de deux sources :

- Tout d’abord, de manière individuelle, lors de coprologies réalisées sur des animaux présentant des signes cliniques (amaigrissement, diarrhée, etc.). On note un nombre important d’analyses montrant des infestations conséquentes en grande douve et/ou en paramphistomes.

- Ensuite, de manière collective dans certains troupeaux lors de visite d’élevage. Dans le cadre du plan diarrhée, j’ai effectué des interventions en relation avec le vétérinaire en charge du suivi de l’élevage dans des troupeaux confrontés à des épidémies avec des taux de mortalité élevés. Dans plusieurs cas, il a été mis en évidence une infestation en grande douve à l’origine d’une partie des problèmes observés.

 

Des parasitoses avec des implications insidieuses mais conséquentes

Les manifestations cliniques de la grande douve sont discrètes. L’infestation évolue à bas bruit mais génère, essentiellement par déviation métabolique et immunitaire des altérations très significatives tant qualitatives que quantitatives de production (lait, croissance, qualité d’engraissement). L’infestation par la grande douve induit une diminution de l’appétit, une perturbation de la digestion, des baisses des défenses immunitaires avec un impact sur la qualité du colostrum et donc du transfert immunitaire et, enfin, des mauvaises performances de reproduction. Pour la paramphistomose, parasitose d’accumulation, les symptômes sont peu caractéristiques : perte d’état mais surtout ramollissement constant et prolongé des matières fécales d’intensité variable au cours du temps.

Un diagnostic clinique, épidémiologique et analytique à réaliser dans tout élevage

Face à la situation particulière rencontrée cette campagne, chaque éleveur doit s’interroger sur la situation de son troupeau vis à vis de la grande douve et du paramphistome. Cette phase diagnostique, réalisée avec le vétérinaire en charge du suivi de son élevage, comporte trois étapes complémentaires :

- L’examen clinique des animaux : seront pris en considération l’état général de manière collective (moyenne d’état du troupeau) et individuelle (écarts entre lots, entre animaux d’un même lot et importance de ces écarts).

- La situation épidémiologique : l’élevage est-il régulièrement confronté à ces parasitoses, les zones pâturées par les différents lots comportent-elles des zones à risque (prés de fond, zones inondables), quel plan antiparasitaire a été mis en place avec quelles molécules (douvicides spécifiques actifs sur plusieurs stades ou traitements adulticides pour la grande douve et actifs sur les paramphistomes) et à quelle période par rapport au risque de contamination.

- Le volet analytique : en cas de doute ou de nécessité de confirmation d’une suspicion, un volet analytique sera mis en place. Il sera raisonné par lot épidémiologique (animaux qui sont passés sur de mêmes zones avec un même profil de gestion antiparasitaire) avec, si possible, une association d’analyse de fèces (analyse de mélange de 5 animaux, les animaux sont prélevés de manière individuelle, le mélange est effectué par le LDA qui réalise ensuite la coprologie sur le mélange) et d’analyse sérologique (une analyse de mélange de 10, ceci peut être réalisé sur les prélèvements de prophylaxie).

 

Si nécessaire, un traitement à visées curative et préventive

En cas de résultat positif à la phase diagnostique, un traitement sera à mettre en place le plus rapidement possible avant la mise à l’herbe :

- Un traitement le plus rapidement possible : en cas d’infestation existante, l’action des parasites est persistante avec toutes les conséquences évoquées ci-dessus. A cette période, l’impact majeur, au-delà de l’état des animaux, concernera la fonction de reproduction.

- Un traitement avant la mise à l’herbe : la mise au pâturage d’animaux infestés va permettre une contamination supplémentaire de ces pâtures qui présentent des zones à risque en matière de présence d’hôte intermédiaire (limnée).

 

En cette période, l’ensemble des grandes douves ou paramphistomes présents au sein des animaux sont adultes. L’intervention va donc consister à une administration d’un médicament contenant une molécule alduticide pour la grande douve et active sur les paramphistomes comme l’oxyclozanide (Douvistome® ou Zanil® à la dose de 30 ml pour 100 kg de poids vif sans stop dose).

 

Un point d’étape à effectuer avec son vétérinaire

Dans la gestion et le suivi du plan antiparasitaire de son élevage, le printemps et la mise à l’herbe constituent un moment clé. En plus de l’abord habituel de la prévention des strongles sur les jeunes animaux (le prochain article sera consacré à cet aspect du plan antiparasitaire), le point d’étape effectué avec le vétérinaire en charge du suivi de son élevage devra intégrer la situation de son troupeau en matière de grande douve et de paramphistome. Cela participe de l’approche collective, facteur d’efficacité pour son élevage. C’est un des éléments de la maitrise des risques sanitaires, base d’action de GDS Creuse (cf. article de la semaine dernière).

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