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Action syndicale
Porc : la mobilisation reste forte

A l'appel de la FRSEA Massif central et des JA, des éleveurs se sont retrouvés le 10 février pour une action de blocage du salaisonnier Polette dans le Puy-de-Dôme.

Rien ne rentre, rien ne sort. A partir de cinq heures du matin, une cinquantaine d'éleveurs porcins de Corrèze, du Limousin, de l'Allier et du Puy-de-Dôme ont bloqué mercredi 10 février l'entrée du salaisonnier Polette à Teilhède dans le Puy-de-Dôme.

Les éleveurs ont ainsi voulu mettre la pression sur les salaisonniers, à l'approche d'une réunion prévue le vendredi 26 février à Toulouse avec les structures représentants la profession, les coopératives de producteurs, les représentants des grandes surfaces et des salaisonniers. « Les voyants passent au vert avec les grandes surfaces, se félicite Christian Guy, président de la section régionale porcine Auvergne-Limousin. Par contre nous avons appris que les salaisonniers mettent encore la pression pour des prix bas. »

Une délégation de manifestants a été reçue par Philippe Polette, directeur de l'entreprise. Selon les éleveurs qui ont participé aux négociations, il devrait être présent en personne à la réunion du 26 février. Ainsi que le président de la fédération française des industries charcutier-traiteur (Fict), Robert Volut. « Nous lui rappellerons ce rendez-vous », promet Christian Guy.

Manifestation à Limoges le 19

Les éleveurs demandent aux charcutiers salaisonniers : d'adopter la démarche viande de porc française et de stopper l'importation de pièces de porc tout en utilisant l'image « production locale », de venir à la table des discussions et soutenir le projet de mettre en place un prix rémunérateur aux producteurs. Tous sont durement touchés par la chute des prix depuis trois ans. Selon les chiffres de la FRSEA et des JA Massif central, les éleveurs ont perdu 30 euros par porc en trois ans. En 2009, le prix du kilo était de 1,3 euro en moyenne, tandis que le coût de la production s'élevait à… 1,4 euro. Une différence de prix insupportable pour les producteurs. Ils étaient sept à venir depuis le Cantal. A titre d'exemple : Jean-Paul Giraudet, éleveur porcin à Marcolès dans le Cantal en polyculture élevage porcin et bovins lait. « J'ai investi 650 000 euros dans un bâtiment capable d'accueillir 1 100 truies plus un atelier d'alimentation. Pendant quinze ans je devrai rembourser. Les banques suivent, pour l'instant, parce que je suis un récent investisseur. Mais si les prix n'évoluent pas, je ne vois pas comment je tiendrai coup. » Entre septembre 2008 et septembre 2009, l'élevage porcin a laissé un trou dans l'exploitation de 75 000 euros, comblé de moitié environ par les vaches à lait.

Pour rappel, les éleveurs étaient 80 à se retrouver le jeudi 4 février à Lacaune, pour installer des barrages filtrants en marge d'une première rencontre avec les salaisonniers organisée à la mairie. Le 9 février c'est l'abattoir de Capdenac qui était bloqué dans la matinée. Les éleveurs promettent de poursuivre la mobilisation autant que nécessaire, notamment avec des actions de blocage de salaisonniers près de Limoges ce vendredi 19 février et auprès d'installations du groupe Arcadie.

Communiqué de presse de la FRSEA Massif central du 10 février

Crise porcine : une seule solution, la hausse des prix payés aux producteurs

Une cinquantaine d'éleveurs de porcs venus de toute l'Auvergne et du Limousin mais aussi de Midi-Pyrénées ont manifesté, une nouvelle fois, leur ras-le-bol, en bloquant les entrées et sorties des établissements Polette dans le Puy-de-Dôme, à partir de cinq heures ce matin.

Depuis trois ans, les éleveurs de porcs travaillent à perte avec un déficit de 30 euros par porc produit. Nous demandons simplement de pouvoir vivre du prix de nos produits. Est-ce là une demande farfelue ? La France préfère-t-elle soutenir un système, dit de libre-concurrence, qui conduit inévitablement à la délocalisation de nos élevages mais aussi des outils économiques et des emplois qui en dépendent (abattoir, transformation, etc.) ? La concurrence à laquelle se livrent les acteurs économiques des filières agro-alimentaires ne fait que le jeu des grandes surfaces qui peuvent ainsi assurer leurs marges en achetant des produits toujours moins chers. Ça ne peut plus durer ! les premières victimes, à l'autre bout de la chaîne, se comptent déjà en nombre, ce sont les éleveurs de porcs qui déposent le bilan de leurs exploitations les uns après les autres. Une délégation d'éleveurs a été reçue aujourd'hui par Philippe Polette, dirigeant des établissements Polette et président des salaisonniers d'Auvergne.

Même s'il dit partager les inquiétudes des producteurs de porcs, la course au toujours moins cher sur les produits « premiers prix » lui impose toutefois d'importer des matières premières à bas prix et de qualité médiocre depuis d'autres pays européens.

Il dit aussi œuvrer pour la mise en place d'une Indication Géographique Protéger pour le porc d'Auvergne. Soit ! C'est très bien mais il faut avant tout que le prix du porc payé au producteur augmente au niveau national. Pour cela, il n'y a qu'une solution, que tous les acteurs de la filière (producteurs, industriels) agissent dans le même sens et pas les uns contre les autres. C'est ce que nous espérons pour la réunion interrégionale sur la filière porcine qui devrait se tenir en Préfecture de Limoges le 19 février prochain en présence des acteurs nationaux de cette filière.

M. Polette, vous dites partager nos motivations et nos objectifs, nous comptons sur vous pour l'affirmer clairement et avec les autres acteurs industriels le 19 février.

Pour la défense du revenu des éleveurs de porc.

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