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74e congrès de la FDSEA de la Creuse : retour sur une année syndicale riche

C'est à Jarnages que la FDSEA de la Creuse a décidé de poser ses bagages pour la tenue du 74e congrès de la fédération. Une journée rythmée par des temps de présentations et d'échanges, mais aussi par la thématique du foncier agricole qui a ouvert les débats...

À la tribune, de gauche à droite : Michaël Magnier, président de Jeunes Agriculteurs 23, Thierry Coué, vice-président de la FNSEA, Thierry Jamot, président de la FDSEA de la Creuse, Valérie Simonet, présidente du Conseil départemental de la Creuse, Christian Arvis, secrétaire général de la FDSEA de la Creuse, et Pascal Lerousseau, président de la Chambre d'agriculture de la Creuse.
À la tribune, de gauche à droite : Michaël Magnier, président de Jeunes Agriculteurs 23, Thierry Coué, vice-président de la FNSEA, Thierry Jamot, président de la FDSEA de la Creuse, Valérie Simonet, présidente du Conseil départemental de la Creuse, Christian Arvis, secrétaire général de la FDSEA de la Creuse, et Pascal Lerousseau, président de la Chambre d'agriculture de la Creuse.
© Creuse agricole

Avant que le 74e congrès de la FDSEA de la Creuse ne commence, les travaux de la FDSEA ont débuté le matin par un conseil d'administration qui s'est tenu à huis clos avec une quarantaine d'administrateurs présents. Le président Thierry Jamot a alors donné le ton de cette journée « l'année 2019 a encore été très difficile pour l'agriculture creusoise ». Difficile, compliqué, dur : des mots qui vont être martelés par l'ensemble de la profession tout au long de ce congrès. Cette journée était également l'occasion de revenir sur les promesses faites par les élus au monde agricole et qui n'ont pas été tenues. La présence en toute fin de matinée du député Jean-Baptiste Moreau a permis aux langues de se délier sur les divers sujets ayant été au coeur de l'actualité 2019. Le député s'est prononcé sur la loi EGALIM et sur le rendu du CNGRA qu'il juge « inadmissible et pour lequel il souhaite voir une révision ». Le congrès à fait salle comble dès sa reprise l'après-midi.
Les rapports des différentes sections ont été présentés à l'assemblée.
Didier Dhume, président de la section grandes cultures a mis en lumière les difficultés rencontrées par les producteurs sur l'année 2019, notamment dues à la sécheresse « extrêmement forte et d'une durée exceptionnellement longue ». Des difficultés climatiques faisant suite à un hiver sec, mais aussi celles liées à l'économie et à des contraintes sociétales importantes et « qui remettent en cause le métier d'agriculteur ». 2020 est une année avec un échéancier de taille : l'arrêt du glyphosate, les ZNT, la réforme de la PAC ou encore les plans des filières en cours d'élaboration sont autant d'inquiétudes qui ne semblent pas mener vers une accalmie. Concernant le rapport de la section laitière, même son de cloche « nous avons connu des moments difficiles ces dernières années ». Cependant des points positifs ont été notés notamment sur le prix du lait, meilleur que les années précédentes. Une augmentation liée à plusieurs facteurs comme la signature de contrat entre LIDL, l'entreprise Chavegrand et la section laitière, le développement de la marque Montlait ainsi que les organisations de producteurs qui oeuvrent tous pour une meilleure rémunération du prix du lait.
Du côté des Fermiers-Métayers, la section se satisfait de la signature « historique d'un accord entre bailleurs ». Emmanuel Nicolas rappelle « que les bailleurs ont des devoirs qu'ils oublient, notamment sur l'entretien de l'assainissement, l'élagage de leur bois. La mise en bail n'est pas que recevoir de l'argent ! ». Le président a aussi soumis l'idée dans son rapport qu'une indemnité soit rendue obligatoire en cas d'amélioration du foncier. L'état sur les ZNT apparaît comme une source de conflits supplémentaires et qui inciterait à ne plus cultiver les petites parcelles ou parcelles éloignées. La Commission des agricultrices présidée par Séverine Bry, à quant à elle apporté un peu de fraîcheur lors de l'exposé de son rapport 2019. « Que cette année fût belle ! ». En 2019, les agricultrices de la FDSEA de la Creuse ont connu des temps forts comme l'organisation de leur repas partagé lors de la journée de la femme le 8 mars. Une touche de féminité qui s'est retrouvée jusque dans les champs avec l'achat par Group'Achat 23 de films d'enrubannage de couleur : du rose mais aussi du bleu et du jaune pour lutter contre le cancer de la prostate et pour les enfants hospitalisés. La marche rose d'octobre organisée en collaboration avec la MSA du Limousin a permis de rapporter 1 000 EUR à la Ligue contre le cancer. En parallèle, les agricultrices se sont improvisées mannequins d'un jour pour la confection de leur calendrier qui a rencontré un vrai succès. La SDAE est intervenue avec la même ligne de combat : le seuil des retraites et la demande de revalorisations des pensions. Gérard Laverdan insiste sur le fait que « la section n'est pas une voie de garage, et qu'il faut travailler en collaboration avec les actifs qui eux aussi seront retraités un jour ». Une intervention qui a suscité un échange avec le député Moreau que la section avait rencontré en décembre. Gérard Laverdan explicite que pour les retraites « les politiques soufflent le chaud et le froid. Ainsi lors de notre rencontre Jean-Bapstiste Moreau nous a promis mont et merveilles. Sachez que nous serons vigilants à la suite qui sera donnée ». La SDAE a lors de son rapport argumenté ses dires en expliquant qu'il suffirait de 267 millions d'euros pour augmenter les retraites à 1 000 EUR (calcul du syndicat).
Les rapports d'activités des sections se sont terminés par l'intervention remarquée et « pertinente » du président de la section bovine, Christian Arvis. Ce dernier a invité l'assemblée à prendre connaissance du rapport écrit dans lequel est explicité la condition « intenable des éleveurs ainsi que la nette érosion de la production, qui induisent une logique d'appauvrissement de valeur et de dégradation de la qualité ». Des constats tout aussi préoccupants pour l'élevage bovin-viande avec un prix moyen à 3,55 EUR/kg carcasse au stade entrée abattoir mais également une sonnette d'alarme qui doit être tirée concernant la bassesse des revenus.

Le foncier, quelle politique pour son avenir ?
La venue de trois professionnels du foncier a permis d'organiser une table ronde autour de la thématique de l'avenir du foncier agricole. Pour se faire, les interventions de Philippe Tuzelet directeur régional de la SAFER Nouvelle-Aquitaine, Maitre Pierre-Henri Pfeiffer, notaire à Aubusson ainsi que d'Alain Aldeguer, expert foncier à Rougnat, ont ouvert les débats. Différentes idées de valorisation du foncier sont ressorties comme celle du bail rural à long terme ou encore la restructuration « faire des îlots c'est aussi valoriser le foncier. Ça ne sert à rien d'avoir un patchwork ». Le photovoltaisme était aussi au coeur des échanges et Thierry Coué, vice-président de la FNSEA ayant fait le déplacement pour le congrès a donné sa propre vision actant « son désaccord sur les champs avec panneaux photovoltaïques car c'est contraire à l'agriculture. Tant que l'on a des toitures il faut les utiliser car elles deviennent alors actives. Pour la FNSEA un foncier valorisé est un foncier agricole protégé. Le photovoltaisme et la méthanisation doivent rester une complétude pour les revenus ».

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